Syndrome pied-main nécrotique sous antiangiogéniques chez une patiente porteuse d’une acropathie ulcéromutilante de Thévenard - 16/06/09
Résumé |
Les chimiothérapies antiangiogéniques sont des molécules novatrices dont l’intérêt oncologique est démontré au cours des cancers du rein métastatiques et des tumeurs stromales gastro-intestinales. Leur usage doit être pondéré par des effets secondaires fréquents. Nous rapportons le cas d’une patiente hypertendue, atteinte d’une acropathie ulcéromutilante de Thévenard, qui a présenté, au cours d’un traitement par sunitinib (agent antivascular endothelial growth factor) pour un cancer du rein, des ulcérations extensives, sévères, nécrotiques des extrémités mettant en jeu son pronostic vital. Le traitement associait l’arrêt du sunitinib, une antibiothérapie et un parage chirurgical. L’évolution était favorable tant sur le plan septique que sur les troubles trophiques, avec une cicatrisation quasi complète des lésions. Le sunitinib inhibe la néovascularisation tumorale mais diminue également la microvascularisation existante. Dans notre observation, l’existence d’une neuropathie sensitive, probablement sous-évaluée avant l’introduction du sunitinib, est à l’origine d’une dysrégulation neurovasculaire sous-jacente. Celle-ci, ajoutée à une probable microangiopathie hypertensive, était décompensée par l’introduction du sunitinib, responsable d’un syndrome pied-main sévère. La gravité de l’atteinte sensitive chez notre patiente explique la sévérité du tableau clinique et le sepsis. Les agents antiangiogéniques sont responsables d’effets secondaires connus notamment cutanés. Cette observation illustre l’intérêt de dépister une neuropathie et/ou une microangiopathie sévère avant l’introduction de traitements antiangiogéniques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Antiangiogenic agents are an innovative oral chemotherapy prescribed in metastatic renal cancer and gastrointestinal stromal tumors (GIST). These molecules have several side effects. A woman, with moderate hypertension and severe Thevenard’s ulceromutilating acropathy, presented renal cancer with lung metastasis. She was treated by antiangiogenic therapy (sunitinib). Under this treatment, she presented some large, extensive, severe and necrotizing ulcerations of both hands and feet, exacerbated with a sepsis. Sunitinib was stopped and antibiotics were combined with surgical trimming leading to clinical remission and complete healing. Sunitinib inhibits both tumor angiogenesis and tumor cell proliferation, but also the preexisting microcirculation. In our case, severe neuropathy caused neurovascular dysregulation which, together with hypertensive microangiopathy, led to a severe hand-foot skin reaction. This microangiopathy worsened under anti-VEGF therapy. The clinical severity was linked to the severity of the neuropathy. To avoid having serious cutaneous consequences, neuropathy and microangiopathy have to be diagnosed before introducing antiangiogenic therapy.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-VEGF, Sunitinib, Acropathie ulcéromutilante de Thévenard, Syndrome pied-main
Keywords : Anti-VEGF, Sunitinib, Thevenard’s ulceromutilating acropathy, Hand-foot syndrome
Plan
Présentation en communication affichée, congrès de la SNFMI, Bordeaux 2008. |
Vol 34 - N° 3
P. 222-225 - mai 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.