Les techniques de taxidermie ont évolué au cours du temps. Or, elles sont difficilement identifiables sans porter atteinte à l’intégrité des spécimens. Le but de ce travail était d’utiliser l’imagerie pour analyser ces techniques sans dégradation.

Parmi une collection d’animaux naturalisés (XVIII^e – XX^e siècle), 53 animaux, de race, de taille et d’ancienneté variables, ont été explorés en radiographie standard dans différentes incidences. Sept d’entre eux ont eu une tomodensitométrie multidétecteur avec reconstruction volume rendering et maximum intensity projection.

Ces explorations ont permis l’analyse des différents matériaux composant la structure des animaux : squelette natif, bois, métal, plâtre, verre, bourre. Elles ont montré que plus la naturalisation est ancienne, plus le squelette est conservé. L’évolution de la technique se faisant par le remplacement du squelette axial par du métal, puis par une disparition complète de toute structure de soutien. Ce travail a en outre permis d’attester la réalité de certaines anomalies morphologiques, telles qu’un veau cyclope et un agneau à 7 pattes, et d’exclure un trucage.

Les techniques radiologiques ont permis aux taxidermists de préciser la technique de naturalisation au travers des âges et de lever quelques doutes quant à la véracité de spécimens. Cette inhabituelle coopération nous a de plus procuré quelques images insolites…