568 Toxoplasmose oculaire sous Rituximab : à propos de 2 cas - 14/05/09
Ocular toxoplasmosis under Rituximab: about 2 cases
Résumé |
Introduction |
Le Rituximab est un anticorps monoclonal chimérique spécifique pour le CD20 humain qui permet la destruction des lymphocytes B tumoraux, notamment. Le CD20 n’étant présent que sur les lymphocytes B, l’utilisation du Rituximab permet de maintenir un taux stable d’immunoglobulines, et donc d’éviter des complications infectieuses.
Matériels et Méthodes |
Nous rapportons les cas de 2 patientes traitées par Rituximab qui ont développé une toxoplasmose oculaire. L’une, âgée de 86 ans, était traitée pour une anémie hémolytique auto-immune par Rituximab seul, et a développé une chorio-rétinite unilatérale avec vascularite. L’autre, âgée de 70 ans, présentait un lymphome lymphocytique sous Rituximab-Aracytine-Endoxan et a développé une pan-uvéite bilatérale. Elle avait eu une pneumopathie à toxoplasme en 2007, alors que la première n’avait pas d’antécédent toxoplasmique connu.
Observation |
Le diagnostic de toxoplasmose oculaire par réactivation d’une infection ancienne a été confirmé par vitrectomie dans le premier cas et par ponction de chambre antérieure dans le second, avec réalisation d’une PCR, associée à l’étude sérologique. Elle était à chaque fois isolée, sans co-infection. Un traitement par Azithromycine, associé, dans le premier cas, à du Pyriméthamine, a été entrepris, avec corticothérapie générale débutée à 72 heures de traitement. L’évolution sur le plan visuel a été peu favorable dans les deux cas. Les lésions sont étendues, sévères et de caractère récidivant.
Discussion |
Des cas de complications infectieuses sous Rituximab (VZV, VHB, parvovirus B19, pneumocoque, pneumocystose…) ont été rapportés, aucun concernant la toxoplasmose. Le Rituximab diminue la réponse B, et peut ainsi favoriser l’infection toxoplasmique. Ces 2 cas en sont l’illustration, le Rituximab étant la seule cause d’immunodépression connue dans le premier cas, et associé à d’autres traitements immunosuppresseurs dans le second.
Conclusion |
Il s’agit du premier report de cas de réactivation toxoplasmique oculaire sous Rituximab. Si des observations identiques sont réalisées à l’avenir, on pourra discuter d’une prudence particulière lors de la prescription de ce traitement par rapport à ce risque.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 32 - N° S1
P. 1S172 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.