370 La myopie par spasmes accommodatifs au cours du traitement oral par Isotrétinoïne : à propos d’un cas - 14/05/09
Myopia by accommodative spasms during treatment with oral isotretinoin: one case report
Résumé |
Introduction |
L’isotrétinoïne est un dérivé de la vitamine A indiqué dans le traitement des acnés sévères résistantes au traitement médical classique. Ses effets secondaires oculaires sont bien connus et peuvent dans certains cas limiter son utilisation, en particulier les vices réfractifs.
Matériels et Méthodes |
Nous rapportons l’observation clinique d’un patient qui a présenté au cours du traitement oral par isotrétinoïne une baisse de l’acuité visuelle en rapport avec l’aggravation de sa myopie. L’étude de sa réfraction sous cycloplégie a permis de diagnostiquer des spasmes accommodatifs qui ont été corrélés au traitement oral par isotrétinoïne.
Observation |
Patient de 31 ans, suivi pour une acné inflammatoire résistante aux traitements locaux. Le traitement oral à base d’isotrétinoïne a été indiqué à la dose de 40 mg/j. Ce dernier a été démarré en janvier 2006 pendant une durée de 14 mois. Avec une interruption transitoire de 4 mois au milieu du traitement. En dehors d’une sécheresse oculaire, une baisse de l’acuité visuelle a été ressentie, et a motivé une consultation ophtalmologique. Celle-ci a objectivé une aggravation de son amétropie sphéro-cylindrique qui est passée respectivement de – 2 (– 0,75 à 100°) à droite et – 1,50 (– 0,50 à 90°) à gauche avant le début du traitement à – 6 (– 2,50 à 20°) et – 3,50 (– 1,00 à 75°) après 12 mois de traitement. Le diagnostic de kératocône a été évoqué. Devant l’absence de corrélation entre les valeurs de la réfraction automatique et la règle de Swaine directe, une cycloplégie à été réalisée et a révélé un spasme accommodatif. L’arrêt du traitement et la prescription de Cyclopentolate à raison d’une goutte le soir pendant 1 semaine a permis de lever le spasme accommodatif. Une correction par – 2,75 (− 1,75 à 65°) à droite et – 2,75 (– 0,50 à 165°) à gauche a permis la régression des signes fonctionnels avec une acuité visuelle bilatérale de 10/10.
Discussion |
La myopie constitue un effet secondaire connu au cours du traitement oral par isotrétinoïne. Son mécanisme physiopathologique demeure incertain. Vu les résultats observés chez notre patient, nous suggérons que l’isotrétinoïne pourrait être à l’origine de spasmes accommodatifs responsables des troubles réfractifs rencontrés au cours du traitement.
Conclusion |
Le traitement oral par isotrétinoïne n’est pas dénué d’effets secondaires ophtalmologiques qui sont nombreux et même parfois irréversibles. Ce qui souligne l’importance d’un suivi ophtalmologique régulier avant et au cours du traitement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 32 - N° S1
P. 1S120 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.