693 - Paralysie post-traumatique du grand oblique : à propos d’un cas. - 23/04/09
O* BENNIS,
H BADA,
J MOHAD,
M ELBELHADJI,
A CHAKIB,
R RACHID,
K ZAGHLOUL,
A AMRAOUI
Introduction : La paralysie du grand oblique est la plus fréquente de toutes les paralysies oculomotrices isolées. L’étiologie post traumatique est peu fréquente. C’est la première cause de torticolis oculaire et de diplopie tensionnelle. Elle passe souvent inaperçue. Une démarche diagnostique précise permet de la démasquer.
Matériels et Méthodes : Patient de 23 ans, sans antécédent pathologique particulier, qui a présenté après un traumatisme de l’angle supéro-interne de l’orbite gauche une diplopie verticale.
L’examen retrouve : une acuité visuelle sans correction à 10/10 au niveau de l’OD et 6/10 au niveau de l’OG, une discrète limitation du regard en bas et en dedans et un signe de Bielschowsky positif. Sur le plan moteur : une exophorie de 2 dioptries en vision de loin et 6 dioptries en vision de près, avec hypertrophie de l’œil gauche de 10 dioptries en vision de loin et de près, sans correction. Sur le plan visuel : amblyopie relative de l’œil gauche. Sur le plan sensoriel : diplopie verticale en vision de loin et de près. Le reste de l’examen est sans anomalie. Le diagnostic de paralysie du grand oblique gauche a été retenu. Le patient a bénéficié d’une occlusion mono-latérale de l’OG pendant 1 mois. L’évolution a été marquée par la disparition de la diplopie et la normalisation de la motilité oculaire.
Discussion : La paralysie du grand oblique est la plus fréquente des paralysies oculomotrices, tant dans le cadre des paralysies congénitales qu’acquises. L’étiologie post traumatique est souvent à l’origine d’une atteinte bilatérale. Les troubles sont d’ordre moteur et sensoriel. Trois signes cliniques sont bien connus, leur recherche doit cependant être minutieuse : le torticolis, la diplopie et la déviation. Le signe de Bielschowsky est fondamental pour le diagnostic. Un bilan orthoptique complet associé à un test de Hees Lancaster sont les examens complémentaires de première intention. Le traitement peut être médical ou chirurgical.
Conclusion : La paralysie du grand oblique est fréquente, difficile à diagnostiquer avec une diversité de présentation oculomotrice. Un examen clinique minutieux ainsi qu’une stratégie de prise en charge codifiée permettent des résultats le plus souvent excellents et en général supérieurs à ceux des autres paralysies oculomotrices.
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Vol 32 - N° HS1
P. 206 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.