610 - Tumeur cornéenne secondaire à un trichiasis. - 23/04/09
B* JANY,
T DEFOSSEZ,
G BAGLIN,
H SEVESTRE,
D BREMOND GIGNAC,
S MILAZZO
Introduction : Nous rapportons un cas de tumeur cornéenne rare, évoluant depuis douze ans, secondaire à un trichiasis inférieur, chez une femme jeune d’origine asiatique.
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une patiente d’origine asiatique, de 33 ans, qui a présenté une baisse d’acuité visuelle de l’œil droit évoluant progressivement sur plusieurs années, en rapport avec une masse cornéenne bourgeonnante irrégulière rosée, située en cornée inférieure et en regard d’un trichiasis de la paupière inférieure.
Observation : La prise en charge a comporté deux volets thérapeutiques : dans un premier temps, une chirurgie palpébrale du trichiasis, puis une ablation de la lésion cornéenne par kératectomie antérieure. L’examen anatomopathologique de la tumeur a montré dans le stroma des dépôts éosinophiles anhistes et très peu cellulaires. La coloration par le rouge Congo a mis en évidence un dichroïsme très net en lumière polarisée persistant après permanganate de potassium (Test de Wright). La recherche d’une sécrétion de chaîne légère en hybridation in situ a permis de trouver des chaines légères lambda et kappa. Il s’agissait donc d’amylose type AL. La recherche de fixation de sérum anti-trantyrétine, anti-β2microglobuine et anti-amyloseAA étaient négatifs. La patiente ne présente aucune autre localisation d’amylose. Après un suivi de 14 mois, aucune récidive n’est observée, tant cornéenne que palpébrale. L’acuité visuelle s’est quasiment normalisée à 9/10 sans correction avec présence d’une petite cicatrice cornéenne stromale antérieure.
Discussion : La survenue d’amylose cornéenne sur trichiasis est rare. L’action mécanique des cils irritant la cornée de façon chronique est un facteur important dont le traitement est nécessaire pour éviter les récidives. Mais la survenue de dépôts d’amylose dans ce contexte a été attribuée non pas à des fibroblastes (non retrouvés dans les tissus examinés) mais à la lactoferrine des larmes dans le polymorphisme lactoferrin GLU561Asp. L’amylose à chaînes légères (AL) n’est pas souvent rapportée dans les cas de la littérature.
Conclusion : Ce cas décrit une lésion rare de la cornée à type d’amylose secondaire par trichiasis. Nous confirmons ici qu’il s’agit de dépôts amyloïdes à chaînes légères.
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Vol 32 - N° HS1
P. 183 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.