346 - Brûlure électrique à point d’entrée oculaire. - 23/04/09
G* BAGLIN,
AS CLAISSE,
B JANY,
S ZARKA,
D BREMOND GIGNAC,
S MILAZZO
Introduction : Les atteintes oculaires provoquées par un courant électrique sont exceptionnelles. Des brûlures cornéennes, mais surtout des cataractes, plus rarement des atteintes choriorétiniennes ont été rapportées. Plusieurs mécanismes sont possibles : la fulguration (foudre), l’électrisation et l’arc électrique.
Nous présentons un cas clinique où le point d’entrée de la décharge électrique se situe sur la cornée.
Objectifs et Méthodes : Présentation d’un cas clinique et revue de la littérature.
Observation : Il s’agit d’un patient de 17 ans qui, lors d’une réparation de moteur de quad en marche, aperçoit un éclair lumineux se diriger vers son œil droit avant de perdre connaissance pendant une dizaine de minutes. Le patient est hospitalisé pour surveillance des fonctions vitales. À son réveil, le jeune homme se plaint d’une douleur modérée associée à une baisse d’acuité visuelle de l’œil droit. Il nous est adressé en urgence. L’examen montre une brûlure des bords libres des 2 paupières en regard d’une brûlure cornéenne décentrée en temporal inférieur et respectant l’axe optique entraînant un important astigmatisme réduisant sa vision à 2/10. Le reste de l’examen est normal, sans anomalie de tonus, ni cataracte ni lésions rétiniennes.
Deux jours après apparaissent des petites vacuoles sous capsulaires antérieures. Notre prise en charge a consisté en un traitement local de corticoïdes et d’agents cicatrisants. L’évolution a été surprenante. L’ulcère s’est creusé les 15 premiers jours puis a cicatrisé laissant place à une taie cornéenne, l’astigmatisme a diminué. Les vacuoles se sont regroupées puis ont progressivement régressé en 1 mois.
Discussion : Les décharges électriques à porte d’entrée oculaire sont très rarement décrites dans la littérature. Dans notre cas le mécanisme physiopathologique semble être un arc électrique entre la bobine du moteur et l’œil du patient. Le traitement proposé a consisté en l’association cicatrisants et corticoïdes pour éviter la libération de facteurs nécrotiques de l’inflammation. L’utilisation de lentille thérapeutique ou de greffe de membrane amniotique n’a pas été nécessaire. La surveillance est la règle puisqu’il est démontré qu’une cataracte peut survenir des mois ou des années après.
Conclusion : Les accidents par courant électrique constituent une urgence vitale, le pronostic étant lié aux troubles du rythme cardiaque. Lors du bilan lésionnel, l’examen ophtalmologique devra être systématiquement réalisé.
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Vol 32 - N° HS1
P. 114 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.