220 - Survenue d’une neuropathie optique ischémique antérieure bilatérale en haute altitude : L’intolérance à l’hypoxie peut-elle être incriminée ? - 23/04/09
F* GONZALEZ MONGE ,
J GAMBRELLE,
A FELDMAN,
M MAUGET FAYSSE ,
M GERMAIN PASTENE ,
P DENIS
Introduction : La neuropathie optique ischémique antérieure aiguë (NOIAA) non artéritique est une pathologie relativement fréquente dont la physiopathologie reste encore imparfaitement comprise. L’objectif de ce travail est de montrer à travers la présentation d’une étude de cas, l’intérêt de la réalisation d’un test de tolérance à l’hypoxie lors du bilan étiologique de cette atteinte.
Matériels et Méthodes : Nous rapportons l’observation d’une patiente de 66 ans qui a présenté une NOIAA bilatérale lors d’une randonnée en haute altitude > 1 500 m. Elle n’avait pas d’antécédents hormis une hypertension artérielle traitée et équilibrée, une hypercholestérolémie et une hypothyroïdie. Le diagnostic de NOIAA non artéritique bilatérale a été retenu du fait de l’absence d’arguments pour une maladie de Horton (absence de points d’appel clinique, absence de syndrome inflammatoire biologique, normalité de la biopsie d’artère temporale). Le bilan réalisé est resté négatif (biologie normale, IRM cérébrale et orbitaire normale, Holter tensionnel démontrant l’équilibre de la tension artérielle sous traitement, absence de sténose carotidienne significative au doppler des troncs supra aortiques). Étant donné la survenue de cette symptomatologie lors d’une randonnée en altitude, un test de tolérance à l’hypoxie a été réalisé.
Résultats : L’intolérance à l’hypoxie est définie comme une désaturation de l’hémoglobine de plus de 15 % au repos et/ou une élévation tensionnelle au repos ou à l’effort de plus de 20 mmHg en situation d’hypoxie. Notre patiente présente une désaturation excessive de l’hémoglobine au repos en situation d’hypoxie à la quelle se surajoute une élévation excessive de la tension artérielle à l’effort (SaO2 au repos = 83 % ; + 22 mmHg à l’effort).
Discussion : Ainsi les effets combinés de l’altitude et de l’effort ont-ils probablement induit chez notre patiente une désaturation prolongée de l’oxyhémoglobine associée à une élévation tensionnelle excessive à l’effort conduisant à l’ischémie des 2 nerfs optiques.
Conclusion : La physiopathologie de la NOIAA non artéritique reste imparfaitement comprise. Notre observation démontre que rechercher une intolérance à l’hypoxie peut s’avérer utile lorsque l’interrogatoire suggère que la NOIAA est survenue au cours d’une situation d’hypoxie prolongée (avion, altitude).
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Vol 32 - N° HS1
P. 77 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.