Introduction : L’épithéliopathie en plaques (EEP) a été initialement décrite par Gass en 1968. La physiopathologie de l’EEP reste débattue, entre une origine inflammatoire primitivement rétinienne, ou choroïdienne. Afin de mieux appréhender la physiopathologie de l’EEP, nous avons réalisé une analyse en OCT de patients présentant une EEP non traitée, à la phase aiguë et lors d’examens de contrôle.

Matériels et Méthodes : Étude rétrospective de tous les patients présentant une EEP entre mai 2002 et décembre 2007, dans un centre tertiaire de référence en uvéite. Seuls les cas typiques et non traités d’EEP ont été retenus. La meilleure acuité visuelle, l’aspect de rétinophotographies couleurs, et l’OCT-3 (stratus) ont été analysés à la phase aiguë et lors d’un examen de contrôle à 1 mois (J 30 ± 9).

Résultats : Cinq patients ont été inclus. Lors de l’examen initial : l’acuité visuelle moyenne était de 0.54 LogMAR ± 0.65 LogMAR, l’OCT a été retrouvée altérée dans 8 des 10 yeux atteints. L’épaisseur maculaire moyenne a été mesurée à 330 ± 190 µm, l’épaisseur fovéolaire moyenne à 304 ± 210 µm et le volume maculaire moyen à 8.5 ± 2.11 mm³. Les anomalies morphologiques rapportées sont les suivantes : augmentation de la réflectivité des couches externes rétiniennes, épaississement rétinien, interruption de la troisième ligne (6 yeux/10), et décollement sous rétinien (2 yeux). Lors de l’examen de contrôle, l’acuité visuelle moyenne était de 0.11 LogMAR ± 0.17 LogMAR, l’épaisseur maculaire moyenne de 204 ± 24 µm, l’épaisseur fovéolaire moyenne de 170 ± 38 µm. Les seules anomalies persistantes à l’OCT étaient une irrégularité focale de la troisième ligne pour 5 yeux.

Discussion : Cette étude concerne une population homogène de patients atteints d’EEP. L’aspect OCT aide à appréhender la physiopathologie de l’EEP : en l’absence de plaque maculaire, l’acuité visuelle est conservée et l’aspect en OCT normal. À la phase aiguë de l’EEP, l’OCT retrouve des lésions des couches externes rétiniennes. À la phase cicatricielle seule une irrégularité de la troisième ligne dite des photorécepteurs a persisté.

Conclusion : Le pronostic fonctionnel de patients non traités est resté favorable.