147 - Maladie de Eales : à propos d’un cas au Burkina Faso. - 23/04/09
JW* DIALLO,
GR KAN,
A DABOUE,
M DOLO
Introduction : La maladie deEales, initialement décrite par Henry Eales en 1880 chez un jeune homme, est une vasculopathie occlusive rétinienne d’origine multifactorielle survenant chez des hommes jeunes. Sa fréquence est plus élevée en Asie.
Objectifs et Méthodes : Rapporter le premier cas de maladie de Eales décrit au Burkina Faso.
Observation : Un jeune homme de 21 ans consulte pour une baisse rapidement progressive de l’acuité visuelle à droite. À droite l’acuité visuelle est à 1/50, le fond d’œil complété par une angiographie à la fluorescéine montre une hémorragie intra vitréenne associée à une périphlébite des gros troncs au pôle postérieur. À gauche, l’acuité est à 10/10, on retrouve de nombreuses hémorragies rétiniennes périphériques, des périphlébites au pôle postérieur et en périphérie, des occlusions vasculaires et des territoires d’ischémie rétinienne. Le bilan biologique a retrouvé une intradermoréaction tuberculinique positive à 16 mm. Il a bénéficié d’un traitement antituberculeux, d’une corticothérapie d’une photo coagulation rétinienne au laser argon, et d’une chirurgie vitréo rétinienne à droite.
Discussion : La maladie de Eales affecte le plus souvent des hommes jeunes. Elle débute par une périphlébite rétinienne évoluant vers une ischémie rétinienne, pouvant conduire à des occlusions vasculaires avec néo-vascularisation. L’évolution est habituellement marquée par la survenue d’hémorragies intra vitréennes à répétition, avec ou sans décollement de rétine. Les études sur l’étiopathogénie de la maladie retrouvent entre autres le rôle des antigènes du groupe HLA, du génome de Mycobacterium tuberculosis, et des lésions dues aux radicaux libres. La nouvelle classification internationale basée sur le fond d’œil et l’angiographie à la fluorescéine est utile pour le pronostic et le traitement. La prise en charge dépend du stade de la maladie, et comporte un traitement médical par corticoïdes, une photocoagulation rétinienne au laser, la chirurgie vitréorétinienne, et plus récemment l’injection intra vitréenne des anti-VEGF. Dans notre contexte, le bilan biologique a été complété à l’étranger et la chirurgie vitréorétinienne réalisée également à l’étranger.
Conclusion : La maladie de Eales est une affection du sujet jeune. C’est un diagnostic d’élimination. Sa prise en charge est multidisciplinaire et doit faire rechercher systématiquement la tuberculose dans notre contexte.
Elliot AJ et col : Thirty-years observation of patient with Eales disease. Am J Ophthalmol, 1975 ; 80 : 404-8
A. Amazouzi et col : Maladie de Eales et allergie tuberculinique. J Fr. Ophtalmol, 2004 ; 27,8,924-926
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Vol 32 - N° HS1
P. 57-58 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.