131 - Corps étrangers intra-oculaires : analyse rétrospective et prise en charge, à propos de 56 cas. - 23/04/09
J* AKESBI,
R ADAM,
T RODALLEC,
PO BARALE,
S SCHEER,
L LAROCHE,
JA SAHEL,
C BAUDOUIN,
JP NORDMANN
But : Identifier les facteurs pronostiques et le choix du tamponnement approprié à la prise en charge des corps étrangers intra-oculaires.
Matériels et Méthodes : 56 cas consécutifs ont été rétrospectivement analysés entre 2004 et 2007. Des analyses uni-variables et multi-variables ont été réalisées pour identifier d’éventuels facteurs pronostiques. Plusieurs paramètres ont été mesurés : meilleure acuité visuelle corrigé pré et post-opératoire, la nature et la taille du corps étranger intra oculaire, orifice d’entrée, délai entre le trauma et l’ablation chirurgicale, localisation précise du corps étranger intra oculaire, l’existence d’un décollement rétinien initiale, choix de la méthode de tamponnement (aucun, gaz, huile de silicone), complications (sidérose, endophtalmie, décollement de rétine avec prolifération vitréo-rétinienne).
Résultats : 80.7 % (= 46) étaient des corps étrangers intra-oculaires métalliques. 47.4 % (= 27) étaient situés dans la rétine inférieure. L’acuité visuelle pré-opératoire était respectivement 2 (+/– 0.99) et 0.7 (+/– 0.96) (échelle logMar). Le suivi moyen était de 17 mois (J15-M60). 24.56 % (= 14) avaient un décollement rétinien initial, avec un pronostic statistiquement plus mauvais (meilleure acuité visuelle corrigé de 1,49 versus 0,87, p = 0,03). L’acuité visuelle finale était meilleure dans le groupe avec tamponnement par gaz (= 16) plutôt que silicone (= 21) ou sans tamponnement (= 20) avec respectivement une médiane de 0.3 (+/– 0.86), 2 (+/– 0.95) et 0.4 (+/– 0.91). Le délai de l’extraction du corps étranger intra oculaire était un facteur prédictif significatif avec une limite retrouvée à la première semaine (meilleure acuité visuelle corrigée moyenne de 0.83 contre 1.45. Différence moyenne = 0.61 (IC 95 % 0.052 1.17, p = 0,03). Une porte d’entrée sclérale ou cornéo-sclérale avait un meilleur pronostic que cornéenne : 0.4615 contre 1.212 avec une différence moyenne de 0.75 (IC 95 % : 0.2753 à 1.22, p = 0,003). 5 cas de sidérose (8.7 %) liés à un retard de prise en charge et 3 cas d’endophtalmies (5.2 %) ont été retrouvés (en dépit de l’utilisation d’une antibiothérapie prophylactique). Aucune différence statistique n’a été retrouvée concernant la localisation du corps étranger intra oculaire sur la rétine, la taille ou la nature du corps étranger intra oculaire. 9 cas de décollement rétinien persistants (15, 8 %) sont à noter avec respectivement 4 cas dans le groupe de silicone, 2 cas dans le groupe sans tamponnement et 2 cas dans le groupe gaz. Dans 1 cas le corps étranger intra oculaire n’a pas pu être extrait. La meilleure acuité visuelle corrigée finale était de 20/40 ou plus dans en 39,3 % et 17.5 % avaient une perception lumineuse ou pas.
Conclusion : Le pronostic d’un traumatisme par corps étranger intra oculaire est dû à une combinaison complexe de paramètres. Néanmoins de bons résultats peuvent être obtenus sans tamponnement par silicone. Les facteurs pronostiques principaux liés à un meilleur résultat visuel étaient l’acuité visuelle initiale, le délai de la prise en charge chirurgicale initiale (première semaine), l’existence d’un décollement rétinien initial, l’orifice d’entrée plutôt scléral que cornéen. Les principales complications sont représentées par la sidérose, le décollement de rétine par prolifération vitréo-rétinienne et l’endophtalmie. La localisation, la taille et la nature du corps étranger intra oculaire n’étaient pas des facteurs prédictifs statistiquement significatifs.
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Vol 32 - N° HS1
P. 53 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.