056 - Ptôsis associés aux paralysies oculomotrices : stratégies diagnostique et thérapeutique. - 23/04/09
F* BEN HADJ HAMIDA ,
N BEN RAYANA ,
N EL AINI ,
F TOUZANI,
M FEZZANI,
M GHORBEL,
S YAKOUBI,
H MAHJOUB,
F KRIFA
Introduction : Divers troubles oculomoteurs, congénitaux ou acquis, peuvent être associés au ptôsis. Cette association rend plus difficile la prise en charge des malades tant sur le plan diagnostique que thérapeutique. Notre travail vise à relever les caractéristiques cliniques des différentes formes étiologiques et à évaluer les résultats thérapeutiques.
Matériels et Méthodes : Notre travail est rétrospectif, portant sur 78 patients (102 paupières) présentant un ptôsis associé à des troubles oculomoteurs. Tous les patients ont bénéficié d’un examen clinique complet. Les examens complémentaires ont été demandés en fonction de l’orientation étiologique. Lorsque la chirurgie a été décidée, elle a été réalisée en deux temps : chirurgie oculomotrice puis chirurgie du ptôsis.
Résultats : L’atteinte oculo-palpébrale était congénitale dans 43 cas (55,1 %) et acquise dans 35 cas (44,9 %). Les ptôsis acquis étaient d’origine myogène (51,4 %), myopathique (37,1 %) ou myasthénique (14,3 %), d’origine neurogène (40 %) et d’origine traumatique (8,6 %). Les résultats de la chirurgie du ptôsis ont été jugés bons dans 63 % des cas et satisfaisants dans 24,6 % des cas. Une hypercorrection a été notée dans 3,7 % des cas et une hypo-correction dans 8,7 % des cas. La principale complication était l’ulcère cornéen d’exposition (3,5 % des ptôsis opérés).
Discussion : La stratégie du diagnostic étiologique des ptôsis acquis est orientée par l’aspect du ptôsis et son mode d’installation et nécessite un examen neurologique clinique et radiologique. La confirmation diagnostique des ptôsis myogènes nécessite souvent un test à la prostigmine et parfois le recours à une biopsie du muscle deltoïde. La stratégie thérapeutique quant à elle doit tenir compte du risque cornéen et de l’étiologie de la ptose palpébrale amenant à l’abstention en cas de myasthénie ou de risque cornéen majeur. La chirurgie du ptôsis, quand elle est décidée, constitue toujours le dernier temps opératoire après la chirurgie oculomotrice.
Conclusion : L’association d’une paralysie oculomotrice au ptôsis n’est pas rare. Elle modifie la stratégie de la prise en charge de ce dernier tant sur le plan diagnostique que thérapeutique. Les résultats thérapeutiques restent, toutefois, moins bons comparés aux résultats de la chirurgie du ptôsis isolé.
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Vol 32 - N° HS1
P. 33 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.