009 - Survie à long-terme des cellules épithéliales cornéennes humaines dérivées du donneur après greffe de cornée. - 23/04/09
M* CATANESE,
H PROUST,
L HOFFART,
C POPOVICI,
F MATONTI,
C BAETEMAN,
E GABISON
But : Étudier la survie des cellules épithéliales cornéennes humaines dérivées du donneur après kératoplastie (confirmer cette survie et préciser sa durée).
Matériels et Méthodes : Vingt-quatre prélèvements de cellules épithéliales sur 21 yeux de 21 patients greffés ont été analysables. Tous les patients étaient traités par de la dexaméthasone collyre en décroissance sur 18 mois et 9 patients avaient reçu en plus de la ciclosporine 2 % collyre. Tous les greffons étaient clairs et provenaient de donneur dont le sexe était différent du receveur (greffe en sex-mismatched). Les cellules épithéliales étaient recueillies par des empreintes cornéennes par apposition d’une lamelle de verre sur la cornée. Les cellules prélevées étaient analysées par hybridation in-situ en fluorescence des chromosomes sexuels. Cette technique est hautement sensible pour définir l’origine des noyaux cellulaires issus soit du donneur soit du receveur.
Résultats : Sur 24 empreintes, 13 ont révélé la présence de cellules du donneur au centre de la cornée de jusqu’à 211 jours après la transplantation. La disparition des cellules du donneur paraît être retardée et le nombre moyen de cellules persistantes paraît être plus grand lors de l’utilisation de collyre immuno-suppresseur tel que la ciclosporine 2 %.
Discussion : La combinaison des empreintes cornéennes et de l’analyse par hybridation in-situ en fluorescence constitue un outil précieux dénué d’effets secondaires, pour s’enquérir de la présence des cellules épithéliales du donneur dans ces greffes en sex-mismatched. Il n’est pas rare que les cellules épithéliales dérivées du donneur persistent jusqu’à 7 mois au centre du greffon. Des cellules souches pourraient être présentes au centre de la cornée et participeraient à l’auto-renouvellement de l’épithélium. Mais cela soulève une question : pour quelles raisons ne vivent-elles pas aussi longtemps que des cellules souches ? Le rejet épithélial à bas bruit semble être l’hypothèse la plus probable. Cependant, l’utilisation des traitements immunosuppresseurs locaux n’est probablement pas suffisante pour prévenir cette perte cellulaire.
Conclusion : Nos résultats pourraient offrir des perspectives pharmacologiques et avoir une implication importante en physiologie, en pathologie et dans le traitement des pathologies de surface oculaire.
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Vol 32 - N° HS1
P. 20 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.