Prise en charge des CIN1 - 20/04/09
Résumé |
Une néoplasie intraépithéliale cervicale de grade 1 (CIN1) correspond à une lésion dont les couches basales comportent une désorganisation de l’architecture et des atypies cytologiques qui remontent jusqu’au tiers inférieur de l’épithélium. Elle est considérée comme une lésion précurseur du cancer du col même si ces lésions régressent spontanément dans plus de 60 % des cas dans les deux ans. Les problèmes engendrés par la prise en charge des CIN1 telle qu’elle a été définie par les dernières recommandations établies en 2002 sont le sur-traitement et la grande diversité des pratiques. De plus, la pertinence de nouveaux tests a depuis été étudiée dans cette situation. Pour établir ces nouvelles recommandations, la base Medline a été consultée essentiellement sur les références parues entre 2001 et mai 2007. Les publications ont été sélectionnées et classées selon le niveau de preuve (NP) pour répondre aux questions posées pour établir des niveaux de recommandations. La recommandation proposée concerne les patientes asymptomatiques, ayant un frottis ASC-US/LSIL et un CIN1 sur une biopsie cervicale.
Un des problèmes en présence d’un CIN1 est de méconnaître une lésion plus sévère : de par la variabilité inter- et intraobservateur, d’une part, et de par le fait qu’une biopsie réalisée sous colposcopie n’est pas forcément représentative de la lésion la plus sévère du col utérin, d’autre part. Néanmoins, étant donné que la probabilité de cancer est extrêmement faible, une conisation n’est pas nécessaire chez une patiente asymptomatique ayant un frottis LSIL/ASC-US en cas de CIN1 sur la biopsie, que la jonction soit entièrement visualisée ou non (NP3). Les données de la littérature ne permettent pas de recommander la réalisation d’un curetage endocervical, car sa rentabilité est faible d’une manière générale et inconnue dans le cas d’un CIN1 prouvé. Concernant l’histoire naturelle des CIN1, les études récentes, dont une sur plus de 1200 femmes et l’autre sur plus de 700 femmes, confirment que le taux de progression des CIN1 vers une lésion de CIN3 ou plus est de moins de 9 % dans les deux ans (NP2). Avoir un CIN1 est associé à un risque évolutif à peine plus important que celui des femmes ayant un frottis ASC-US/LSIL avec une colposcopie normale ou une biopsie négative (entre 8 et 13 % quel que soit le résultat de la colposcopie initiale) (NP2/3). La recommandation en cas de CIN1 est un suivi rigoureux. Une nouvelle colposcopie et un traitement sont nécessaires si les anomalies s’aggravent ou persistent (NP2).
Les données des essais étudiant l’apport du test HPV en cas de CIN1 montrent que le test HPV a une sensibilité comparable aux frottis répétés avec une nécessité de nouvelle colposcopie moindre (NP3) pour détecter la survenue d’un CIN2 ou une lésion plus sévère. Elles permettent de définir les recommandations suivantes pour les modalités du suivi : si le contrôle à 12 mois (test HPV et/ou cytologie) est négatif, la patiente peut être suivie par un frottis annuel. En cas d’aggravation sur la cytologie, la colposcopie est nécessaire. En cas de test HPV positif et/ou de cytologie LSIL/ASC-US, un nouveau contrôle est nécessaire à 18 mois et un traitement adapté après colposcopie en cas de persistance ou aggravation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
A cervical intraepithelial neoplasia grade 1 (CIN1) is a lesion of basal cells consisting in an architecture disorganization and cytological atypia limited to the lower third of the cervical epithelium. It is considered as a precancerous lesion uterine cervix carcinoma while they spontaneously regress in more than 60% of cases in two years. The problems related to the management of CIN1 as defined by the recommendations established in 2002 are the over-treatment and the great variability of clinical practices. Moreover, the potential of new tests has been investigated since 2002. To establish these new recommendations, the medline database has been consulted and the references essentially published between 2001 and May 2007 have been investigated. Publications were selected and classified according to their level of evidence (LE) in order to establish the grade of recommendations. One of the problems encountered when facing a CIN1 is to misdiagnose a more severe lesion firstly because of the intra- and interobserver variability and secondly because the colposcopy-directed biopsy is not mandatorily representative of the more severe lesion. Nevertheless, because the risk of cancer is extremely low, a conization is not necessary in an asymptomatic woman with a LSIL/ASC-US pap smear in case of CIN1 even if the squamocolumnar junction is not entirely visualized (LE 2/3). The endocervical curettage cannot be recommended in this case because its efficacy is globally poor and unknown in case of CIN1. Concerning the natural history of CIN1, the recent studies, which included more than 1200 women and more than 700 for two of them, confirm that the rate of progression of a CIN1 to a CIN3 or more severe lesion is less than 9% in the two years following the initial diagnosis (LE2). A CIN1 is associated with a risk of evolution to a CIN2 or more severe lesion that is not markedly more important than the risk associated with a LSIL/ASC-US pap smear while the colposcopy is normal or the biopsy is negative (between 8 and 13% whatever the results of the initial colposcopy) (LE 2/3). The recommendation in case of CIN1 is a strict follow-up. A colposcopy and a treatment are necessary in case of persistence or progression of the abnormalities (LE2). Data from trials studying the contribution of HPV testing in case of CIN1 show that its sensitivity is similar to repeat cytology with less referral to colposcopy to detect CIN2 or more severe lesion. These data have been considered to establish follow-up recommendations to manage CIN1: if the exams (cytology and/or HPV testing) at 12 months are negative, patients can be followed by an annual cytology. In case of aggravation of the cytology, a colposcopy is necessary. In case of positive HPV testing or persisting ASC-US/LSIL at 12 months, a repeat control is necessary at 18 months and a treatment is proposed according to colposcopy findings.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Néoplasie intraépithéliale cervicale de grade 1, Frottis cervico-utérin, LSIL/ASC-US, Prise en charge, Test HPV, Surveillance
Keywords : Cervical intraepithelial neoplasia grade 1, Cytology, LSIL/ASC-US, Management HPV testing, Follow-up
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Vol 37 - N° 1S
P. S114-S120 - février 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.