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Résumé

Les psychoses sont sans doute la principale préoccupation des psychiatres d'adolescents et la hantise de leurs observations cliniques. L'adolescence pose en effet, de façon cruciale, de difficiles questions diagnostiques devant des symptômes bruyants ou plus discrets qui, sans corrélation étroite ou obligatoire avec une pathologie mentale avérée, viennent exprimer de façon polymorphe la souffrance psychique fréquente à cet âge. Moment de profondes mutations internes et externes, l'adolescence est aussi l'âge préférentiel d'éclosion de la plupart des maladies psychiatriques à potentiel chronique, celles-ci n'ayant pas, à leur début, les caractéristiques cliniques qui les rendent plus tard plus facilement reconnaissables. À l'adolescence plus qu'à toute autre période de la vie, le clinicien est donc conduit à dépasser le niveau de la description nosographique pour s'interroger sur la dimension psychopathologique des symptômes qu'il constate et leurs valeurs diagnostique et pronostique, avec une crainte principale, l'entrée dans la schizophrénie dont c'est l'âge d'élection. Ceci ne doit pas faire oublier la fréquence des troubles thymiques apparaissant également à cet âge avec, souvent, des caractéristiques psychotiques trompeuses.

S'interroger sur les psychoses à l'adolescence aujourd'hui, c'est aussi se poser la question de la valeur des manifestations prémorbides apparaissant à cette période de la vie : facteurs de vulnérabilité ou prodromes de la maladie avec, pour conséquences, des modalités de traitement et de prévention qui peuvent être très différentes.

Mots-clés : psychoses, adolescence, entrée dans la schizophrénie, bouffée délirante aiguë, vulnérabilité à la schizophrénie

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