Expression névrotique. États limites. Fonctionnement psychotique à l'adolescence - 01/01/02
Philippe Jeammet : Psychiatre, psychanalyste
Institut mutualiste Montsouris, service de psychiatrie de l'adolescent et du jeune adulte, 42, boulevard Jourdan, 75674 Paris cedex 14 France
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Résumé |
L'adolescence est une période de la vie privilégiée pour mettre à l'épreuve la pertinence des classifications psychiatriques comme celle des modèles psychopathologiques. Elle interroge, dans une perspective génétique développementale, la qualité des acquis de l'enfance et révèle des vulnérabilités qui ne se manifestent qu'à l'occasion de la puberté et de l'autonomisation propre à cet âge. Par ailleurs, c'est le moment sensible où apparaissent des organisations psychopathologiques telles qu'elles vont s'exprimer chez l'adulte sur un mode suffisamment stable pour justifier une approche catégorielle de la pathologie telle que celle actuellement retenue par les classifications internationales. Le regain d'intérêt ainsi suscité pour les symptômes et le comportement a favorisé les recherches sur une continuité des troubles depuis l'enfance et permis un meilleur repérage de ceux-ci, en particulier à l'adolescence. Elle a également conduit au démantèlement des névroses, à l'hypertrophie des états limites et des troubles de la personnalité et des conduites.
Parallèlement, l'approche psychopathologique et notamment le modèle psychanalytique étaient questionnés par les changements dans l'expression des pathologies, l'accroissement des troubles cités et des pathologies dites narcissiques. Les liens de ceux-ci avec l'évolution des familles et de la société montraient l'influence des paramètres externes sur l'organisation du fonctionnement psychique. Le point de vue structural strict s'en est trouvé affaibli au profit d'un point de vue dynamique où la notion d'organisation et de modes prévalents de fonctionnement devient prédominante.
Ces derniers peuvent fluctuer en fonction de facteurs internes, qu'ils soient génétiques, biologiques ou développementaux, et de facteurs externes événementiels, conjoncturels ou structurels. Parmi ceux-ci, la puberté et l'adolescence occupent une place spécifique. Ces facteurs peuvent avoir un rôle de protection ou de risque, avec de possibles variations avec le temps dans un sens ou un autre. La notion de vulnérabilité apparaît pertinente, mettant en valeur des potentialités que l'adolescence notamment contribuera à concrétiser ou non.
Un sujet peut ainsi fonctionner suivant un mode prévalent qui relève sur le plan de son fonctionnement psychique du registre névrotique, psychotique, pervers ou limite sans pour autant être inscrit structurellement dans une pathologie nosographique correspondant à ce registre. Les facteurs de risque et de protection, ainsi que les réponses de l'environnement, qu'elles appartiennent au champ thérapeutique ou qu'elles soient autres, occupent une place essentielle dans l'organisation prévalente et durable ou non de ce mode de fonctionnement. C'est particulièrement vrai à l'adolescence.
Parmi ces facteurs, le poids des contraintes génétiques, celui des dysfonctionnements des interractions du bébé et de son environnement, la qualité de l'attachement et les éventuels traumatismes occupent une place essentielle. La notion de dépendance prévalente au monde perceptivomoteur pour assurer l'estime de soi et la sécurité du sujet versus le recours aux ressources internes apparaît pertinente pour discriminer la nature et l'importance des différentes vulnérabilités.
Mots-clés : névrose, psychose, états limites, adolescence
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