Conséquences médicales du réchauffement climatique - 06/04/09
Résumé |
Introduction |
Le réchauffement climatique et son origine anthropogénique ne font plus guère de doute. Ses conséquences médicales en termes épidémiologiques sont assez bien connues, alors que les conséquences biologiques ne sont pratiquement pas documentées. Ce chapitre de la médecine est un exemple de ce qu’il est convenu d’appeler médecine évolutionniste.
Méthodes |
La stratégie de recherche documentaire et de sélection des articles a utilisé des moteurs de recherche, essentiellement PubMed. La période sélectionnée a été 2000-2007, en s’aidant pour les années avant 2000 de plusieurs revues de la littérature.
Résultats |
Le réchauffement climatique a quatre groupes de conséquences.
1-L’élévation de la température moyenne du globe s’accompagne d’une augmentation de la mortalité et de la morbidité globale. La courbe mortalité/température externe est une courbe en J, mais la pente de la branche chaude du J est plus prononcée que celle de la branche froide, ces données sont très dépendantes du niveau de vie. Une étude sur 50 villes a confirmé que la mortalité globale, cardiovasculaire en particulier, augmentait aux températures extrêmes.
2-La mortalité due aux dernières grosses vagues de chaleur n’a pas (ou peu) été suivie d’une diminution de la mortalité (harvesting effect). Ceci suggère qu’il s’est agi d’un effet thermique direct indépendant du niveau de santé antérieur et que, en d’autres termes, une telle mortalité reflète surtout les limites de nos capacités d’adaptation, même si elles peuvent être amplifiées par l’environnement.
3-Les variations climatiques ont modifié la répartition et la virulence des agents pathogènes parasites (dengue, paludisme…) et surtout de leurs vecteurs, cette modification a pu revêtir un aspect exponentiel dû à la biologie de certains parasites.
4-Les effets indirects dus aux variations extrêmes du cycle de l’eau, aux changements dans la fréquence et l’intensité des cyclones tropicaux, et aux changements de la biodiversité et de l’écosystème ont eu et auront des conséquences en termes de pauvreté, facteur de risque médical considérable.
Discussion |
Ces données posent au biologiste des questions sur les limites de l’adaptation de l’homme, façonné au cours de l’évolution par un environnement relativement froid, à un environnement thermique qui a changé brutalement. La régulation de la température interne se fait dans l’immédiat au moyen de la sudation et de la vasodilatation cutanée laquelle en élevant le débit cardiaque peut expliquer les accidents cardiologiques dus à la chaleur. La régulation à long terme dépend essentiellement des nombreux mécanismes de découplage de l’oxydation phosphorylante mitochondriale. Le degré d’adaptabilité de ces mécanismes à une élévation thermique est pour le moment inconnu.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
The global warming of the planet and its anthropogenic origin are no longer debatable. Nevertheless, from a medical point of view, while the epidemiological consequences of the warming are rather well-known, the biological consequences are still poorly documented. This is a good example of evolutionary (or darwinian) medicine.
Methods |
The research strategy of this systematic review is based on both PubMed during the period of 2000-2007 and several reviews articles for the period >2000.
Results |
From a medical point of view, there are four types of consequences.
1-The simple elevation of the average external temperature is accompanied by an increased global mortality and morbidity, the mortality/external temperature is a J curve, with the warm branch more pronounced than the cold one. A recent study on 50 different cities had confirmed that global, and more specifically cardiovascular mortalities were enhanced at the two extreme of the temperatures.
2-The acute heatwaves, such as that which happened in France in August 2003, have been studied in detail by several groups. The mortality which was observed during the recent heatwaves was not compensated by harvesting, strongly suggesting that we were dealing with heat stroke, and that such an increased mortality was more reflecting the limits of our adaptational capacities than aggravation of a previously altered health status.
3-Climate changes have modified the repartition and virulence of pathogenic agents (dengue, malaria…) and above all their vectors. Such modifications were exponential and are likely to reflect the biological properties of parasites.
4-Indirect consequences of global warming include variations in the hydraulic cycle, the new form of tropical hurricanes and many different changes affecting both biodiversity and ecosystems. They will likely result in an increased level of poverty.
Discussion |
These finding gave rise to several basic biological questions, rarely evoked, and that concern the limits of the adaptational capacities of human genome. Our genome has indeed been shaped in the past by a rather cold environment which has acutely been modified. The immediate physiological regulation includes sweating and skin vasodilatation. The latter may strongly enhance the cardiac output which explains the heat-induced cardiac decompensation. Long term regulation depends upon the numerous mechanisms of uncoupling of the mitochondrial respiration. For the moment, the thermolytic mechanisms and their regulation were rather poorly documented.
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Vol 38 - N° 4
P. 551-561 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.