Traumatismes de la main - 02/04/09
Résumé |
Les traumatismes de la main sont souvent négligés par les services d'urgences parce qu'ils ne menacent pas le pronostic vital. Ils sont pourtant à l'origine de conséquences socioéconomiques majeures pour la collectivité et les individus. Sur l'ensemble de tous les accidents de travail, la main est touchée plus d'une fois sur quatre. Le coût de ces accidents est généré à 80 % par l'indemnisation (indemnités journalières et séquelles) et seulement à 20 % par les soins. Beaucoup de séquelles pourraient être évitées par une bonne prise en charge initiale, c'est dire l'importance du rôle de l'urgentiste. Le diagnostic des traumatismes fermés repose sur des radiographies centrées. Les luxations et fractures-luxations doivent être réduites d'emblée et immobilisées. Certaines lésions spécifiques au niveau de la main doivent être connues car elles sont toujours chirurgicales : les fractures articulaires déplacées de la base du premier métacarpien ou les entorses internes de la métacarpophalangienne (MP) du pouce avec lésion de Stener. D'autres sont au contraire presque toujours de traitement orthopédique même si le déplacement est important (fracture du col du cinquième métacarpien). En cas de doute, il faut demander un avis spécialisé dans les jours qui suivent le traumatisme, en particulier pour les fractures-luxations des interphalangiennes proximales (IPP) qui sont de traitement particulièrement délicat. Le diagnostic des plaies de la main repose sur l'exploration. L'examen clinique ne permet pas d'être certain de l'absence de lésion chirurgicale. La prise en charge doit répondre à des critères très stricts : toutes les plaies palmaires qui dépassent le derme doivent être explorées et suturées au bloc opératoire. Les plaies dorsales au dos de la main peuvent être explorées et suturées aux urgences. À la face dorsale des doigts, l'exploration est plus difficile et doit être réalisée au bloc opératoire en raison de la complexité de l'appareil extenseur et de la vulnérabilité des articulations. Certains traumatismes de la main doivent être transférés d'emblée dans un centre spécialisé microchirurgical : c'est évident en cas d'amputation, de dévascularisation, de plaies nerveuses ou des fléchisseurs. C'est également vrai en cas d'injection sous pression, d'ischémie aiguë, de brûlures profondes localisées, de pertes de substances cutanées, d'arrachement par mécanisme de ring finger. Un avis spécialisé peut être demandé secondairement en cas de traumatisme fermé après réduction des luxations. C'est notamment le cas pour les entorses du pouce et les fractures des IPP des doigts longs. Les infections périunguéales doivent être excisées au stade collecté. Les phlegmons celluleux et de la gaine des fléchisseurs doivent être traités au bloc opératoire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Traumatismes de la main, Fractures, Luxations, Amputations, Replantations, Microchirurgie
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