CO.110 - Traitement anti-viral chez les malades VHC hémodialysés : efficacité, tolérance et stratégie thérapeutique - 02/04/09
P Deltenre [1],
D Thabut [2],
A Tran [3],
H Castel [4],
V Canva [4],
A Louvet [4],
H Ben Ali [4],
F Wartel [4],
M El Nady [4],
F Provôt [4],
F Glowacki [4],
S Dharancy [4],
F Stanke [5],
J Henrion [1],
C Noel [4],
P Mathurin [4]
Voir les affiliationsIntroduction : Chez les malades VHC hémodialysés (HD), l’éradication virale peut-être envisagée afin d’améliorer la survie après la transplantation rénale.
Dans cette étude prospective chez des malades HD traités par IFNPeg et RBV (1 000 mg/semaine), les buts étaient de : A/ analyser la réponse virologique (RV), B/ évaluer la tolérance et proposer une stratégie d’utilisation de l’EPO, C/ comparer les concentrations de RBV chez les malades HD et des malades VHC ayant une fonction rénale normale.
Patients et Méthodes : Dans un premier temps, l’EPO était augmentée lorsque l’Hb était < 10 g/dL (stratégie 1). Comme une analyse intermédiaire a révélé une augmentation importante des doses d’EPO et un recours fréquent aux transfusions en cours de traitement, une nouvelle stratégie (stratégie 2) fut définie : les doses d’EPO furent doublées dès le début du traitement et ensuite adaptées au taux d’Hb. La durée du traitement était de 6-12 mois (M) selon le génotype (G).
Résultats : 31 malades HD (21 G1/4, 10 G2/3) en attente de transplantation rénale furent inclus. La charge virale médiane était de 350 000 UI/ml (95 % IC : 146 100-2 200 000). 27 malades étaient ≤ F2. La dose médiane de PegIFN⍺2a/⍺2b était de 150 (95 % IC : 135-180) et 50 µg/semaine (95 % IC : 35-50), celle de RBV de 112 mg/j (95 % IC : 86-142). A/ 31 % des malades ont eu une RV rapide (G1/4 : 17 %, G2/ 3 : 62 %, p = 0,02), 79 % une RV précoce (G1/4 : 74 %, G2/ 3 : 89 %, p = 0,4), et 48 % une RV soutenue (G1/4 : 40 %, G2/3 : 60 %, p = 0,3). Un malade est décédé d’une hémorragie cérébrale sans rapport avec le traitement car les taux d’HB et de plaquettes étaient normaux. B/ En comparaison avec la stratégie 1, les malades HD traités avec la stratégie 2 avaient une dose médiane d’EPO plus élevées à M1 (20 000 vs. 6 000 U/semaine, p = 0,0001), un taux médian d’Hb plus élevé à la semaine 2 (12,7 vs 11,4 g/dL, p = 0,04), M1 (12,8 vs 11,2, p = 0,01), M2 (12,2 vs 10,0, p = 0,01) et M3 (10,8 vs 9,8, p = 0,03). Il existait une tendance à la réduction des besoins transfusionnels avec la stratégie 2 (malades transfusés : 18 vs 40 %, p = 0,2, nombre de culots globulaires transfusés par malade et par mois de traitement : 0,02 vs 0,17 p = 0,14). C/ La concentration médiane de RBV n’était pas différente entre les malades HD et les malades VHC contrôles entre M2-12 (1,2 vs 2,4 mg/L à M2, 2,1 vs 1,9 à M3, 2,1 vs 2,4 à M4, 1,5 vs 2,0 à M5, 2,1 vs 2,1 à M6, 2,4 vs 1,8 à M9, et 1,8 vs 2,6 à M12, tous p > 0,05). Cependant, le temps requis pour obtenir une concentration stable de RBV était plus long chez les malades HD comme démontré par les concentrations de RBV aux semaines 2 (0,5 vs 1,3 mg/L, p = 0,01) et 4 (0,8 vs 1,7, p = 0,03).
Conclusion : 50 % des malades HD traités par IFNPeg et des doses adaptées de RBV obtiennent une RV soutenue. La stratégie consistant à doubler les doses d’EPO au début du traitement permet une meilleure tolérance. Des concentrations adéquates de RBV sont obtenues avec la dose de 5 gélules/semaine. Cependant, le délai nécessaire pour obtenir une concentration stable de RBV doit être pris en compte pour déterminer le dosage idéal de RBV.
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Vol 33 - N° HS1
P. 256 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.