CO.107 - Nouvelle classification histologique des tumeurs intracanalaires papillaires et mucineuses pancréatiques : une série de 43 cas - 02/04/09
A Le Hémon [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Suite à des recommandations d’experts, une nouvelle classification anatomopathologique des tumeurs intracanalaires papillaires et mucineuses pancréatiques (TIPMP) est apparue [1 ], basée sur la morphologie de la prolifération et sur l’expression des protéines de la famille des mucines. Peu d’études l’ont pour l’instant utilisées.
Nous avons cherché à évaluer cette nouvelle classification au sein de notre série en déterminant la place de l’immunohistochimie dans les critères diagnostiques et en comparant ces types histologiques aux classifications reconnues de l’OMS et de Kuroda.
Matériels et Méthodes : Nous avons réalisé une étude immunohistochimique de 43 cas de TIPMP réséquées et déjà classées selon les critères de l’OMS et de Kuroda. Ces cas ont été reclassés selon deux modes de lecture : l’un purement morphologique (lame HES), l’autre aidé de l’immunohistochimie (Ac anti-MUC1 et anti-MUC2).
Résultats : Avec le classement purement morphologique, 16,3 % des TIPMP n’étaient pas classables alors que toutes pouvaient être classées à l’aide de l’immunohistochimie. Trois cas ont été reclassés. Dans les deux cas, la majorité des TIPMP de notre série était de type intestinal (respectivement 41,9 % et 46,5 %). Les formes hétérogènes, associant différentes composantes, représentaient 46,5 % des cas et 80 % comportaient une composante gastrique. Ces formes sont à l’origine de 72,7 % des TIPMP infiltrantes. Par rapport aux classifications antérieures, le type gastrique était un adénome (62,5 %) et se situait dans les canaux secondaires (75 %), le type intestinal était une lésion borderline sans topographie préférentielle, le type pancréatobiliaire était un carcinome (71,4 %) et atteignait le canal principal, ou était de type mixte (84,6 %).
Discussion : Les différents types sont parfois difficiles à distinguer morphologiquement. L’immunohistochimie présente donc une aide au classement des lésions : l’anticorps anti-MUC 2 est spécifique du type intestinal. Cependant l’anti-MUC1 est d’interprétation plus difficile avec de multiples clones utilisés dans la littérature et d’expression variable soulevant le problème de la reproductibilité de cette classification.
Conclusion : L’étude des anticorps anti-MUC1 et anti-MUC2 nous apparaît indispensable pour le classement correct des TIPMP dans cette nouvelle classification. Le nombre important de formes hétérogènes nécessiterait une harmonisation de leur classement. La corrélation de cette classification avec celles antérieures fait ressortir que ces formes hétérogènes et le type pancréatobiliaire semblent être de plus mauvais pronostic.
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Vol 33 - N° HS1
P. 254 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.