P.322 - Le traitement et le pronostic du cancer du pancréas n’ont pas évolué depuis 30 ans en France - 02/04/09
M David [1],
C Lepage [1],
V Jooste [1],
M Chauvenet [1],
J Faivre [1],
AM Bouvier [1]
Voir les affiliationsObjectif : Il n’existe que peu de données statistiques sur la prise en charge du cancer du pancréas dans la population générale. Le but de ce travail était de décrire les tendances de la prise en charge et de la survie des cancers du pancréas entre 1976 et 2005.
Matériels et Méthodes : Les données provenaient du Registre Bourguignon des cancers Digestifs, et couvraient une période de 30 années. L’évolution des moyens diagnostiques, du stade, du traitement et de la survie ont été analysés au cours de 6 périodes de 5 ans. Une analyse multivariée de la survie relative a été faite.
Résultats : Au total, 2 986 cas de cancers pancréatiques ont été enregistrés. Les méthodes diagnostiques ont évolué au cours du temps. L’échographie et le scanner sont progressivement devenus les méthodes diagnostiques principales, faisant disparaître les diagnostics reposant sur les constatations opératoires. L’histologie était connue chez 39,8 % des patients au cours de la première période, et chez 57,2 % au cours de la dernière (p < 0,001). Le stade au moment du diagnostic s’est peu amélioré : la proportion de stades I-II était de 2,8 % entre 1976 et 1980, et de 8,8 % entre 2001 et 2005 (p < 0,001). La tendance pour les exérèses à visée curative était similaire : les pourcentages correspondants étaient de 4,5 % et 11,3 % (p < 0,001). Pour ces cas, la mortalité opératoire est passée de 45,4 % à 5,1 % entre la première et la dernière période (p < 0,001). Au cours de la période 1991-2005, 40,2 % des patients ont eu une chimiothérapie adjuvante et 41,8 % une chimiothérapie palliative, soit pour chacune 8 fois plus qu’au moment de leur apparition, entre 1991 et 1995. Ces traitements ont eu peu d’effet sur la survie à long terme. La survie relative à 5 ans a peu augmenté, passant de 2,0 % à 4,2 % (p < 0,001). En analyse multivariée le stade au moment du diagnostic, le sexe, l’âge, l’histologie et la période étaient des facteurs pronostiques indépendants.
Conclusion : Au cours des 30 dernières années, malgré l’évolution des méthodes diagnostiques, il y eut peu de changements concernant le stade au moment du diagnostic, le taux d’exérèse à visée curative et le pronostic des patients atteints de cancer du pancréas. Il reste un des challenges majeurs de la cancérologie.
© 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 33 - N° HS1
P. 209 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.