P.297 - Etude des polymorphismes de NOD2, ATG16L1, IRGM et ILR23 chez les patients atteints de maladie de Crohn : corrélation avec le score d’activité histologique - 02/04/09
P Brest [1],
A Cesaro [1],
J Filippi [1],
B Terris [2],
JP Hugot [2],
V Vouret [1],
B Mograbi [1],
X Hébuterne [1],
P Hofman [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Plusieurs études génétiques ont mis en évidence des gènes de susceptibilité ou de résistance (NOD2, ATG16, IRGM, IL23R) aux maladies inflammatoires chroniques intestinales, et plus particulièrement à la maladie de Crohn (MC). Si certaines de ces études ont montré des effets cumulatifs sur le risque de développer plus ou moins précocement la maladie, aucune corrélation n’a été faite entre des facteurs de risque génétique et les facteurs histopathologiques témoignant de l’activité de la maladie (en particulier, infiltration de polynucléaires neutrophiles (PNN) et granulomes macrophagiques) [1 ]. Le but de notre étude est d’étudier les polymorphismes de NOD2, ATG16, IRGM, et IL23R chez les patients atteints de MC et de corréler ces polymorphismes à la sévérité histologique de la maladie.
Patients et Méthodes : Les polymorphismes de NOD2, ATG16L1, IRGM et ILR23 ont été recherchés chez 20 malades atteints de rectocolite hémorragique (RCH) et chez 50 malades atteints de MC et ont été comparés à 30 sujets sains par une technique de discrémination allélique par Taqman Genotyping. Les résultats ont été comparés au score d’activité histologique et à l’évolution de la maladie (rémission, résistance au traitement et aggravation de la maladie).
Résultats : Les fréquences alléliques obtenues dans notre série relativement limitée de patients sont toutefois globalement représentatives des études génétiques effectuées sur de très larges cohortes. Pour NOD2, les polymorphismes SNP8 et SNP13 sont uniquement présents chez les patients atteints de MC (respectivement 20 % et 18 %), alors que l’on retrouve le polymorphisme de SNP12 chez 9 % des patients MC versus 2 % dans la population contrôle. Pour ATG16, on voit une forte augmentation d’homozygotes portant le facteur de risque associé avec 36 % des patients atteints de MC versus 24 % dans la population contrôle ou atteinte de RCH. Pour IRGM, le pourcentage des patients homozygotes pour l’allèle protecteur est de 84 % dans la population contrôle versus 67 % et 61 % respectivement pour les patients atteints de MC et de RCH. Dans notre étude seul le polymorphisme d’IRGM est significativement associé à un score d’activité histologique élevé. Toutefois l’évolution à 5 ans de ces patients semble identique quel que soit le polymorphisme retrouvé.
Conclusion : Les différents principaux polymorphismes actuellement impliqués dans la MC sont retrouvés dans notre population de patients avec des fréquences similaires à celles observées dans les études concernant de très grandes cohortes. Parmi ces polymorphismes, IRGM est plus souvent associé à une infiltration dense de PNN et à de nombreux granulomes. Ce résultat préliminaire est à confirmer sur une série beaucoup plus étendue. Un suivi à long terme est nécessaire pour analyser l’impact de l’ensemble de ces polymorphismes sur une résistance éventuelle aux traitements. Ces différents profils alléliques et histopathologiques pourraient traduire un comportement tissulaire différent vis-à-vis de certaines bactéries intestinales.
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Vol 33 - N° HS1
P. 197 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.