P.244 - Efficacité de l’association 5-fluorouracile, épiadriamycine et dacarbazine (FED) dans les carcinomes (neuro)endocrines bien différenciés localement avancés ou métastatiques - 02/04/09
D Bruneton [1],
T Walter [1],
V Hervieu [1],
PA Cassier [1],
F Pilleul [1],
P Ardisson [1],
JY Scoazec [1],
JA Chayvialle [1],
C Lombard Bohas [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Les Carcinomes Endocrines Différenciés (CED) constituent un groupe très hétérogène de tumeurs. Les recommandations actuelles en termes d’indication de chimiothérapie reposent sur des études anciennes : seuls les CED pancréatiques bénéficient d’une référence admise avec l’association streptozocine adriamycine. Cependant, la toxicité, notamment rénale, de ce schéma impose de rechercher des alternatives. L’association fluorouracile, épiadriamycine, déticène, à ce jour uniquement présentée par une équipe italienne, a montré un profil d’efficacité et de tolérance particulièrement prometteur avec un effet dose certain [1 ], [2 ]. Nous avons évalué, dans une étude rétrospective, l’impact de cette triple association dans les CED gastroentéropancréatiques et extra-digestifs en utilisant un schéma intensifié.
Patients et Méthodes : De juin 2000 à avril 2007, 39 patients atteints de CED confirmé histologiquement, d’âge médian 55 ans, ont été traités par l’association 5-fluorouracile (500 mg/m2/jour), dacarbazine (250 mg/m2/jour) J1 à J5 et épiadriamycine (50 mg/ m2) J1, tous les 21 jours. Les sites primitifs étaient : pancréas (n = 16), intestin (n = 12), autres (n = 11). Tous les patients avaient été prétraités (18 patients par au moins une ligne de chimiothérapie, 8 par embolisation, 14 par analogues de la somatostatine et 13 par interféron). Une progression tumorale était documentée chez 29 patients (74 %). La réponse tumorale était évaluée selon les critères RECIST avec relecture de tous les scanners par un radiologue référent, et la toxicité graduée selon les critères du National Cancer Institute Common Toxicity.
Résultats : Dix-sept (44 %) patients ont eu une réponse partielle ; la durée médiane de réponse était de 9 mois ; les médianes de survie sans progression et de survie globale étaient respectivement de 11 et 21 mois. Les réponses objectives (RO) étaient respectivement de 10/16 (62 %), 3/12 (25 %), et 4/11 (36 %) pour les tumeurs d’origine pancréatique, gastro-intestinale, et extra-digestive. Parmi les 29 patients avec une progression tumorale documentée, 24 (83 %) ont eu une RO ou une stabilisation tumorale. La principale toxicité était hématologique, avec respectivement 36 % et 21 % d’événements grade 3-4 (neutropénie, thrombocytopénie).
Conclusion : L’association FED intensifiée montre des taux de réponse majeurs dans les CED du pancréas, mais aussi un intérêt potentiel dans les autres localisations tumorales chez des patients pourtant lourdement prétraités. La toxicité hématologique conduit à proposer une prévention primaire par facteurs de croissance hématopoïétique. Ce schéma mérite d’être proposé comme une alternative possible aux chimiothérapies dites conventionnelles chez les patients porteurs de CED, quelle que soit leur localisation primitive.
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Vol 33 - N° HS1
P. 170 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.