P.243 - Efficacité de l’association gemcitabine-oxaliplatine (GEMOX) dans les carcinomes (neuro)endocrines bien différenciés localement avancés ou métastatiques - 02/04/09
PA Cassier [1],
T Walter [1],
B Eymard [2],
P Ardisson [1],
M Perol [1],
C Paillet [1],
JA Chayvialle [1],
JY Scoazec [1],
V Hervieu [1],
C Lombard Bohas [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Les carcinomes endocrines différenciés (CED) constituent un groupe hétérogène de tumeurs pour lesquelles aucune chimiothérapie de seconde ligne n’est actuellement validée. De nombreuses études de phase II n’ont rapporté qu’une efficacité limitée de la plupart des drogues actuellement disponibles en monothérapie, y compris l’oxaliplatine. Peu de données sont cependant disponibles sur l’utilisation de ces drogues en association. Nous rapportons ici l’expérience de notre centre avec l’association gemcitabine-oxaliplatine.
Patients et Méthodes : Entre Juin 2004 et Avril 2008, 20 patients d’âge médian 56 ans (32-72) ont été traités par gemcitabine 1 000 mg/m2 et oxaliplatine 100 mg/m2 toutes les 2 semaines. Les sites primitifs étaient : intestin grêle (5), pancréas (5), poumons/bronche (4), thymus (2), ovaire (1), vésicule biliaire (1), rectum (1), inconnu (1). Tous les patients présentaient une progression documentée lors de l’initiation du traitement par GEMOX. Seuls 2 patients étaient non-prétraités, le nombre médian de chimiothérapies préalables était de 2 (0-4), 15 patients avaient reçu un autre type de traitement médical (analogues de la somatstatine n = 12, interféron n = 10, inhibiteur de mTOR n = 1), 6 patients avaient bénéficié d’une chimioembolisation et 3 d’un traitement par radionucléides. Deux patients étaient greffés hépatiques. La réponse tumorale était évaluée tous les 2 mois selon les critères RECIST et la toxicité cotée selon les critères NCI-CTC.
Résultats : Quatre patients (20 %) ont eu une réponse partielle, 12 patients une stabilisation de la maladie et 4 patients ont d’emblé progressé. La médiane de survie sans progression a été de 7,0 mois et la médiane de survie globale de 23,4 mois. Au total 136 cycles de GEMOX ont été administrés, 13 cycles (10 %) ont dû être décalés pour thrombopénie (6), asthénie (4), toxicité digestive (2) et infection (1). Aucun patient n’a dû être hospitalisé pour neutropénie fébrile. Cinq patients lourdement pré-traités ont reçu leur chimiothérapie à dose réduite (50 %) et 2 patients supplémentaires ont eu une réduction de dose pour thrombopénie récidivante. Le traitement par GEMOX a du être interrompu chez 10 patients pour toxicité, dont 6 pour neuropathie de grade II, et pour progression chez 6 patients.
Conclusion : L’association gemcitabine-oxaliplatine montre une activité anti-tumorale intéressante dans les CED avec un profil de tolérance acceptable. Les données d’efficacité de cette association paraissent comparables à celles obtenues avec les thérapeutiques ciblées (médicaments antiangiogéniques et inhibiteurs de mTOR) en seconde ligne.
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Vol 33 - N° HS1
P. 170 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.