P.227 - Résultats à long terme des hépatectomies en 2 temps pour métastases de cancer colorectal - 02/04/09
R Adam [1],
D Wicherts [1],
R Miller [1],
R de Haas [1],
G Bitsakou [1],
E Vibert [1],
LA Veilhan [1],
D Azoulay [1],
H Bismuth [1],
D Castaing [1]
Voir les affiliationsObjectif : L’objectif de cette étude a été de déterminer la faisabilité, les risques et le bénéfice à long terme de l’hépatectomie en 2 temps comme stratégie programmée, destinée à augmenter la résécabilité des métastases hépatiques de cancer colorectal (MHCCR).
Patients et Méthodes : De 1992 à 2007, à partir d’une cohorte de 262 patients ayant des MHCCR initialement non résécables, 59 patients (23 %) ont été programmés pour une hépatectomie en 2 temps. Les patients étaient éligibles quand l’éxérèse complète des métastases ne pouvait être faite par une seule résection, même combinée à une embolisation portale ou à une radiofréquence.
Résultats : L’hépatectomie en 2 temps s’est révélée faisable chez 41 des 59 patients (69 %). Dix-huit patients n’ont pu avoir la seconde hépatectomie (progression tumorale (N = 17) ou altération de l’état général (N = 1)). Les 41 patients traités complètement avaient un nombre moyen de 9,1 métastases et un diamètre maximal moyen de 48,5 mm. Une chimiothérapie a été administrée avant (95 %), entre (78 %), ou après (78 %) les deux hépatectomies. Le délai moyen entre les 2 résections était de 4,2 mois avec 78 % des patients traités en premier par une hépatectomie partielle gauche couplée à une embolisation portale droite et dans 20 % des cas, une éxérèse synchrone de la tumeur primitive. La mortalité post-opératoire a été de 0 % et 7 % après la première et la seconde hépatectomie. Le taux de complications était plus élevé (59 % vs 20 % respectivement, P < 0,001). La survie à 5 ans était de 31 % en intention de traiter. Elle était de 60 % et 42 % à 3 et 5 ans chez les patients ayant eu les 2 hépatectomies. La survie sans récidive était respectivement de 26 % et 13 %. L’existence de plus de 5 métastases, d’une localisation extrahépatique et la non réalisation d’une chimiothérapie après la dernière hépatectomie étaient indépendamment associés à une moins bonne survie.
Conclusion : L’hépatectomie en 2 temps permet une survie à 5 ans de 42 % chez des patients sélectionnés ayant des MHCCR bilobaires, non résécables par d’autres moyens et autrement promis à un très mauvais pronostic.
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Vol 33 - N° HS1
P. 162 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.