P.217 - La chirurgie colique de première intention est-elle encore indispensable chez le malade porteur de cancer colique avec métastases synchrones ? Résultats d’une étude rétrospective multicentrique - 02/04/09
I Sobhani [1],
F Mesli [1],
C Louvet [2],
E Mitry [3],
B Landi [2],
T Aparicio [2],
G Des Guetz [4],
E Tiret [2],
M Karoui [1],
A Berger [2],
B Nordlinger [3],
P Wind [4],
F Roudot Thoraval [1]
Voir les affiliationsRationnel : Les chimiothérapies modernes ± biothérapie et le développement du dispositif intra colique (prothèse) ont permis de mettre en cause la cure chirurgicale première de la tumeur primitive colique avant la mise en route du traitement médical dit palliatif dans le cancer colique avec métastases synchrone. Toutefois ce changement de stratégie n’a pas été bien évalué. Le but est d’étudier le devenir des patients atteints d’un cancer colique avec métastases multiples synchrones ayant bénéficié d’une chimiothérapie première.
Patients et Méthodes : Les patients (N = 227, 63 ans extrêmes 20 - 87) traités dans six CHUs ont été inclus et un relevé pré établi de 120 items relatifs au terrain, à la maladie, au délai entre le diagnostic et les traitements, les complications et l’évolution, a été rempli. Les malades avec OMS initial > 2 ou une localisation rectale ont été exclus. Les comparaisons entre deux groupes CAS (chimiothérapie première) et TEM (chirurgie première) ont été effectuées sur les données qualitatives et quantitatives. Les deux groupes ont été appariés sur l’âge, le sexe et l’OMS. Chaque CAS a nécessité l’appariement avec 1 à 2 TEM.
Résultats : Cent deux (37 F, 65 H) CAS et 126 (47 F, 79 H) TEM ont été inlus, en deux groupes comparables pour le terrain, l’OMS, les signes cliniques, le mode de révélation, la localisation et les complications de la tumeur primitive, le site métastatique, le type de chimiothérapies reçues (LV5FU, FOLFOX, FOLFIRI, ± Biothérapie) ; il existait plus (P < 0,0001) de prothèse coliques (32 %) chez les CAS que chez les TEMs (3 % pour permettre une chirurgie à froid). Les taux cumulés de chirurgie à visée curative (rattrapage après chimiothérapie dans les deux groupes) était de 21 % et 32 % dans respectivement les CAS et TEMs (NS). En fin d’étude, une différence significative entre les CAS et les TEMs a été notée avec les survies moyennes respectives de 19,6 (± 14) mois et 26,8 (± 15) (p < 0,0004), qui demeurent significativement différentes après l’exclusion de l’analyse des 29 patients en RC en fin d’étude. Ces 29 patients ont été moins (p < 0,005) souvent des CAS (35 %) que des TEMs (65 %). Parmi les 135 décès survenus durant la période de suivi 55,5 % étaient des CAS et 44,5 % des TEM (NS). L’analyse de Cox incluant l’âge, le sexe, l’OMS (0 vs 1), les complications immédiates (occlusion, hémorragie), le nombre de sites métastatiques et leur nombre total, le type et la durée effective de chimiothérapie est en cours.
Discussion : Le pronostic du patient atteint d’un cancer colique avec métastases multiples synchrones semble meilleur si la chirurgie colique précède la chimiothérapie. Toutefois le caractère rétrospectif de l’étude ne permet pas d’exclure un biais d’appariement entre les groupes.
Conclusion : La cure chirurgicale de la tumeur primitive reste néanmoins une option thérapeutique licite chez le patient ayant des métastases synchrones diffuses. Une chimiothérapie première, si elle est proposée, devrait l’être dans le cadre d’une étude prospective contrôlée.
Remerciements, financements, autres : Soutenue par l’Association Charles Debré.
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Vol 33 - N° HS1
P. 157 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.