P.211 - L’analyse de marqueurs d’hypoxie sur la biopsie prédit-elle la réponse à la radiochimiothérapie dans les adénocarcinomes du rectum ? - 02/04/09
N Guedj [1],
F Bretagnol [1],
L Deschamps [1],
P Bedossa [1],
Y Panis [1],
A Couvelard [1]
Voir les affiliationsIntroduction : La radiochimiothérapie (RCT) néoadjuvante est devenue le traitement de référence du cancer du rectum à un stade avancé. La possibilité de prédire la réponse à la RCT permettrait de sélectionner les patients pouvant bénéficier d’une chirurgie moins invasive. L’hypoxie est un facteur pronostique dans la plupart des tumeurs, induisant l’activation du VEGF, du CA9, de GLUT1 et duCXCR4. Les buts de notre travail étaient d’analyser les critères histopronostiques associés à une bonne réponse à la RCT et d’identifier des marqueurs moléculaires d’hypoxie prédictifs de cette réponse.
Patients et Méthodes : Les données clinico-pathologiques de 44 patients ayant été traités chirurgicalement pour un adénocarcinome du rectum après RCT ont été collectées rétrospectivement. Les biopsies pré-RCT étaient disponibles pour 25 patients permettant l’analyse immunohistochimique de l’expression de CA9, GLUT1, CXCR4, VEGF, avec calcul d’un score intégrant le pourcentage d’expression et l’intensité du marquage. Nous avons aussi étudié l’index de prolifération (MIB1, %) et la densité microvasculaire (CD34). La réponse locale à la RCT a été évaluée selon le grade de régression tumorale établi par Wheeler.
Résultats : La moyenne d’âge était de 61 ans [41 - 84] avec 18 femmes et 26 hommes. L’analyse des pièces opératoires montrait une taille tumorale moyenne de 2,9 cm [0 - 9]. Il s’agissait d’adénocarcinomes bien différenciés (n = 20) ou moyennement/peu différenciés (n = 24). Selon Wheeler, 16 tumeurs présentaient une régression tumorale post-RCT significative voire complète (RCRG1). Treize patients présentaient des métastases ganglionnaires (N+) dont 4 étaient en RCRG1. Nous avons considéré comme répondeurs les patients RCRG1 et N- (n = 12) et comme non-répondeurs les patients RCRG2/3 ou N+ (n = 32). La comparaison des 2 groupes ne montrait pas de différence significative pour la taille tumorale, le pT, le grade de différenciation, la marge circonférentielle, le caractère complet de la résection et la morbidité. On observait une fréquence plus élevée d’emboles tumoraux endovasculaires et/ou d’engainement périnerveux (63 % vs 0 %, p < 0,0008) et de nécrose (41 % vs 8 %, p < 0,06) dans le groupe des non-répondeurs. La comparaison de l’expression des marqueurs d’hypoxie sur les biopsies entre les répondeurs (n = 8) et les non-répondeurs (n = 17) ne montraient pas de différence significative. On observait une tendance à l’expression nucléaire plus élevée du CXCR4 (118 vs 57, p = 0,1) chez les patients non-répondeurs.
Conclusion : Ce travail confirme que la taille de la tumeur après RCT n’est pas un critère prédictif de réponse. La qualité oncologique de l’exérèse chirurgicale n’est pas modifiée par la réponse à la RCT. L’absence d’embole endovasculaire et/ou d’engainement périnerveux chez les répondeurs pourrait expliquer leur faible risque de récidive locale. Nous pensons valider le caractère prédictif de l’expression du CXRC4 sur la réponse ganglionnaire et tumorale à la RCT en augmentant l’effectif de notre série.
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Vol 33 - N° HS1
P. 154 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.