P.197 - Impact du génotypage de KRAS sur la réponse, la survie sans progression et la survie globale des patients réfractaires à l’irinotécan et traités par cetuximab plus irinotécan pour un cancer colorectal métastatique - 02/04/09
F Di Fiore [1],
E Van Cutsem [2],
P Laurent-Puig [3],
P Michel [1],
S Siena [4],
M Frattini [5],
W de Roock [2],
A Lievre [3],
T Sabine [2]
Voir les affiliationsIntroduction : Le cetuximab, anticorps monoclonal anti-EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor), est indiqué en association avec l’irinotécan dans le traitement du cancer colorectal métastatique (CCRM) chez les patients réfractaires à l’irinotécan. Les mutations du gène KRAS ont été récemment identifiées comme marqueurs de résistance aux anticorps anti-EGFR et leur recherche est désormais nécessaire avant l’utilisation de ces molécules dans le CCRM.
But : Nous avons réalisé une méta-analyse intégrant les données individuelles des principales études publiées (Lievre, Cancer Res 2006 et J Clin Oncol 2008 ; Moroni, Lancet Oncol 2005 ; Di Fiore, Br J Cancer 2007 ; De Roock, Ann Oncol 2008 ; Benvenuti, Cancer Res 2007 ; Frattini, Br J Cancer 2007) afin de déterminer précisément l’impact du génotypage de KRAS sur la réponse au traitement, la survie sans progression (PFS) et la survie globale (SG), des patients réfractaires à l’irinotécan et traités par cetuximab plus irinotécan pour un CCRM.
Patients et Méthodes : Les données individuelles suivantes ont été collectées : sexe, âge, nombre de chimiothérapies antérieures, réponse au traitement évaluée selon les critères RECIST, PFS, SG et le statut KRAS. L’impact des mutations KRAS sur la réponse objective [RO = réponse compète (RC) + réponse partielle (RP)] versus (vs) progression (PD) et le contrôle de la maladie [RC + RP + stabilité (SD)] vs PD a été déterminé par régression logistique. La PFS et la SG ont été calculées par la méthode de Kaplan-Meier et comparés par modèle de Cox. Les facteurs prédictifs ont été recherchés en analyse multivariée.
Résultats : Un total de 281 patients a été analysé. L’âge moyen était de 59,8 ± 11,4 ans et les patients avaient reçu en moyenne 2,4 ± 1 lignes de CT antérieurement. L’évaluation de la réponse au traitement objectivait que 77 patients (27,4 %) avaient une RO (3 RC et 74 RP), 107 (38,1 %) avaient une SD, et 97 (34,5 %) étaient en PD. La PFS et SG de l’ensemble de la population étaient de 4,5 mois et 10 mois, respectivement. Une mutation KRAS a été retrouvée chez 99 (35 %) patients. Une RC ou RP a été observée chez 77/182 (42 %) des patients sans mutations KRAS alors qu’aucun des malades KRAS mutés n’a répondu au traitement. Les mutations KRAS étaient ainsi significativement associées à la RO et au contrôle de la maladie (p < 0,0001). La PFS et la SG étaient significativement plus faibles chez les patients avec une mutation de KRAS, 2,7 mois vs 5 mois (p < 0,0001) et 8 mois vs 13,2 mois (p < 0,0001), respectivement. En analyse multivariée, les mutations de KRAS ont été identifiées comme facteurs prédictifs indépendants de la RO (OR = 0,013 (IC 95 % : 0,002-0,097), du contrôle de la maladie [OR = 0,0145 (IC 95 % : 0,081-0,26), de la progression, (HR = 2,163 (IC 95 % : 1,648-2,839)] et du décès [HR = 2,194 (IC 95 % : 1,618-2,975)], respectivement.
Conclusion : Notre étude a permis de déterminer précisément l’impact du génotypage de KRAS sur la réponse au traitement, la survie sans progression et la survie globale des patients réfractaires à l’irinotécan et traités par cetuximab plus irinotécan pour un CCRM.
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Vol 33 - N° HS1
P. 147 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.