CO.83 - Intérêt de l’étude endoscopique et immunohistochimique dans le diagnostic du segment court d’endobrachyœsophage : étude prospective de 111 cas - 02/04/09
MH Ezzine [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Le diagnostic de segment court d’Endobrachyœsophage (SCEBO), nécessite une confirmation anatomopathologique qui repose sur la mise en évidence d’une métaplasie intestinale (MI) dite spécialisée. Cependant, la distinction histologique entre un SCEBO et une cardite avec MI en rapport avec une infection à Helicobacter pylori (Hp) est souvent difficile mais capitale car l’évolution de ces deux lésions est différente. Le but de notre travail était d’évaluer l’apport de l’endoscopie et la contribution de l’immunohistochimie utilisant les anticorps anticytokératines (CK) 7 et CK 20 dans la MI au niveau de la jonction œsogastrique pour différentier un SCEBO d’une cardite à Hp.
Patients et Méthodes : Notre travail prospectif s’étalait sur une période de 3 ans allant du mois du janvier 2003 au mois d’octobre 2005, et inclus 111 patients répartis en 4 groupes : 70 patients ayant un SCEBO à l’endoscopie, 3 malades avec un segment long d’EBO, 23 témoins ayant une ligne Z normale et 15 témoins ayant une MI de localisation gastrique. Une étude immunohisitochimique utilisant les anticorps anti CK7 et CK 20 a été réalisée. Deux phénotypes sont individualisés dont un phénotype dit « Barrett » caractérisé par une positivité intense des glandes superficielles et profondes avec l’anti CK7 et une positivité superficielle avec l’anti CK20 et un phénotype dit « Gastrite » caractérisé par une positivité intense des glandes superficielles et profondes avec l’anti CK20. L’étude statistique a utilisé le logiciel SPSS 10.0. Le test Chi2 et le test d’analyse de variance ont été pratiqués.
Résultats : Nos patients étaient répartis en 64 hommes et 47 femmes. L’âge moyen était de 53,8 ans (22 à 89 ans). Le motif de consultation le plus fréquent était les épigastralgies chroniques retrouvées chez 59,5 % des patients. La prévalence endoscopique du segment court d’EBO était estimée à 1 %. L’aspect endoscopique de SCEBO était circonférentiel dans 35 cas (50 %), en languettes dans 26 cas (27 %) et en îlots dans 9 cas (13 %). La sensibilité de l’endoscopie était de 82 % et la spécificité de 40 %. La sensibilité du phénotype Barrett était de 67 % et la spécificité de 96 %. Une symptomatologie de reflux, un aspect endoscopique en îlots (p = 0,025) et la présence d’une métaplasie intestinale incomplète (p = 0,083) sont évocateurs du diagnostic du SCEBO. Par contre, un aspect endoscopique en languettes (p = 0,007), la présence de foyers de métaplasie fundique (0,046) et la MI complète (p = 0,04) sont associés à la cardite.
Conclusion : Le diagnostic du SCEBO doit reposer sur un faisceau d’arguments anatomocliniques associant une symptomatologie de reflux, un aspect endoscopique en îlots, la présence d’une MI incomplète et un phénotype immunohistochimique de type Barrett. Par contre, un aspect endoscopique en languette, une métaplasie intestinale de type complète, la présence de foyer de métaplasie fundique et un phénotype immunohistochimique de type Gastrite sont en faveur d’une cardite souvent à Hp.
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Vol 33 - N° HS1
P. 142 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.