CO.55 - Facteurs influençant le sevrage de la nutrition parentérale à domicile au cours du syndrome de grêle court (SGC) : étude rétrospective d’une cohorte de 308 patients issus d’un centre de référence - 02/04/09
F Joly [1],
A Amiot [1],
O Corcos [1],
P Pernet [2],
Y Bouhnik [1],
Y Panis [1],
B Messing [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Le SGC (< 150 cm) est une affection rare et sévère, caractérisée par une insuffisance intestinale transitoire ou permanente. La nutrition parentérale à domicile (NPAD) est le traitement de référence du SGC. Les modalités de sevrage de la NPAD et ses facteurs associés, comme des marqueurs indirects de l’adaptation intestinale, ont besoin d’être mieux documentés.
Patients et Méthodes : 308 patients atteints de SGC (162H/ 146F, d’âge médian au moment du diagnostic 51 (0 - 90) ans ont été inclus dans cette étude rétrospective. La probabilité de sevrage définitif de NPAD a été estimée selon la méthode de Kaplan-Meier. Les facteurs prédictifs de sevrage définitif ont été évalués par le test du log-rank et par un modèle de Cox. Le taux de citrulline plasmatique et le degré d’autonomie nutritionnelle orale (calories totales absorbées / DEBx1,5) ont été calculé pour servir de marqueurs de l’insuffisance intestinale.
Résultats : Le délai médian de suivi a été de 4,5 (0 - 30) ans. La durée médiane de NPAD était de 4 (0 - 27) ans. La mortalité globale a été de 33 % (113/308) parmi laquelle 12 % était lié à une complication de la NPAD [sepsis sur cathéter (n = 10), hépatopathie métabolique (n = 3)]. La probabilité actuarielle de sevrage définitif de la NPAD était respectivement de 21 %, été reconnue comment facteur pouvant influencer la survie et la réponse thérapeutique de certains cancers épithéliaux comme le cancer colorectal et le cancer du poumon. Le but était d’évaluer de façon prospective et multicentrique si la mutation de KRAS influençait la survie et la réponse à la chimiothérapie chez des patients porteurs d’un adénocarcinome pancréatique non résécable.
Patients et Méthodes : Entre Janvier 2005 et Avril 2007, 129 patients (H : 68, F : 61, âge moyen : 66,1 ± 16 ans) porteurs d’un adénocarcinome pancréatique prouvé histologiquement ont été inclus dans 4 centres. Une analyse cytopathologique et la recherche d’une mutation de KRAS (codon-12 et codon-13 - RFLP et séquençage direct) étaient effectuées sur le matériel de ponction-biopsie de la tumeur pancréatique primitive prélevé par échoendoscopie. 79 patients étaient porteurs d’un cancer métastatique (61 %), 50 avaient un cancer localement avancé (n = 31, 24 %) ou étaient inopérables (n = 19, 14 %). 96 patients (74 %) ont reçu une première ligne de chimiothérapie par gemcitabine (17 patients deux lignes, 5 patients trois lignes). Le suivi moyen de la population était de 8,8 ± 5 mois (3 - 18 : médiane 8 mois).
Résultats : Une analyse des codon-12 et -13 du gène KRAS a été possible dans 100 % des cas. Une mutation du codon-12 était présente chez 85 patients (66 %) (pas de mutation du codon 13). Au sein de la population globale il n’y avait pas de différence de survie que le KRAS soit muté (survie à 1 an : 20 %) ou non (survie à 1 an : 25 %) (LogRank - Kaplan-Meier, p = 0,79). De même la mutation de KRAS n’influençait pas la survie au sein des différents sous-groupes : avec et sans chimiothérapie, localement avancé et métastatique (p = 0,33 à 0,9 - aucun effet centre). Indépendamment de la mutation de KRAS la chimiothérapie était le seul facteur de bon pronostic en terme de survie (première ligne p = 0,023, deuxième ligne p = 0,001).
Conclusion : Contrairement à d’autres cancers, la mutation de l’oncogène KRAS dans la tumeur n’est pas associée à un plus mauvais pronostic de l’adénocarcinome pancréatique localement avancé ou métastatique. De plus, le statut de KRAS n’influence pas les résultats de la chimiothérapie en termes de survie globale. Ce résultat peut expliquer l’échec des essais thérapeutiques pour le cancer du pancréas par la vaccination anti-KRAS ou par inhibiteurs de farnésyl transférase.
Remerciements, financements, autres : Financements SNFGE, IRMAD.
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Vol 33 - N° HS1
P. 124 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.