CO.53 - La nutrition parentérale à domicile reste le traitement de référence de l’insuffisance intestinale chronique - 02/04/09
G Zeanandin [1],
F Berthier [1],
S Gonfrier [1],
K Arab [1],
X Hébuterne [1],
SM Schneider [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Jusqu’en 2007, la nutrition parentérale à domicile (NPAD) était le seul traitement en France de l’insuffisance intestinale chronique (IIC) de l’adulte. Le but de cette étude a été d’évaluer les facteurs associés à la survie, au sevrage de la NPAD et à l’infection du cathéter nutritionnel chez les malades pris en charge par un centre agréé de NPAD chez l’adulte.
Patients et Méthodes : Les données ont été recueillies rétrospectivement à partir des dossiers des patients pris en charge d’octobre 1991 à août 2008. Les analyses multivariées ont été réalisées respectivement selon le modèle de régression logistique et de Cox pour les facteurs prédictifs du sevrage et des infections de cathéter. L’étude de survie globale sous NPAD ainsi que des infections de cathéter a entérites radiques et 3 stomies provisoires). 7 avaient un cancer évolutif. La durée moyenne de NPAD était de 16 ± 26 mois. 14 patients sont décédés pendant le suivi, dont 9 des suites de leur pathologie initiale et deux d’une complication de la NPAD (sepsis). La probabilité de survie à 1 an, 3 ans et 5 ans était respectivement de 78 %, 65 % et 48,5 %. La mortalité en NPAD était nulle pour le groupe Crohn et de 100 % en cas de carcinose. En analyse univariée, un NRI initial < 75, un grêle court fonctionnel, un âge > 60 ans étaient des facteurs de mauvais pronostic pour la survie globale. En analyse multivariée, seul un cancer évolutif influençait le décès (OR = 5,8 IC 95 % = 1,3 - 25,8 ; P = 0,02). 34 patients (57 %) ont été sevrés de la NPAD, en moyenne au terme de 6,7 ± 7,6 mois et 97 % dans un délai de 2 ans. En analyse multivariée, un âge > 60 ans (OR = 0,93 ; IC 95 % = 0,89 - 0,98 ; p = 0,004) et l’absence de valvule iléo-caecale (OR = 0,07 ; IC 95 % = 0,0 - 0,7 ; p = 0,03) étaient associés à une moindre probabilité de sevrage. 31 patients ont présenté 82 infections du cathéter nutritionnel, 5,4 ± 0,1 mois après la pose (0,36 épisode/patient/an). La probabilité d’infection du cathéter à 3 mois, 6 mois et un an était de 4,7 %, 28,4 % et 47,6 % respectivement. Une hyperferritinémie (OR = 7,2 ; IC 95 % = 1,7 - 30 ; p = 0,007) et une hypoalbuminémie (OR = 4,2 ; IC 95 % = 1,08 - 7,04 ; P = 0,04) au moment de la pose étaient associés à une plus grande probabilité d’infection. Aucune hépatopathie sévère n’était observée.
Conclusion : La NPAD pratiquée en centre agréé a de bons résultats en matière de survie, avec un sevrage chez plus de la moitié des patients. Elle reste donc la thérapeutique de choix chez l’IIC et la transplantation intestinale nous paraît devoir être réservée aux patients présentant des complications sévères de la NPAD (infectieuses, métaboliques, vasculaires).
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Vol 33 - N° HS1
P. 123 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.