CO.52 - Fréquence élevée de résistance primaire de Helicobacter pylori à la clarithromycine, au métronidazole et aux quinolones. Résultats d’une étude rétrospective en 2005 et 2006 à partir 307 souches - 02/04/09
Introduction : La prévalence de résistance primaire de H. pylori à la clarithromycine (Cla) parait de plus en plus importante. Les quinolones sont souvent utilisés en seconde intention de traitement après un échec d’un traitement comprenant de la Cla. Le but de cette étude rétrospective était de relever la fréquence de la résistance primaire aux antibiotiques utilisée en première et seconde ligne.
Patients et Méthodes : Les souches de H. pylori isolées dans le service de bactériologie de l’hôpital Cochin en 2005 et 2006 étaient colligées. La résistance avait été systématiquement testée avec l’amoxicilline (Amo), la Cla, le métronidazole (Met), la ciprofloxacine (Cip) et la rifabutine. Le diagnostic des pathologies justifiant l’endoscopie et les tentatives d’éradication antérieures était systématiquement revu à partir des dossiers des patients et du contact avec les médecins prescripteurs de l’endoscopie. La fréquence des résistances bactériennes primaires et secondaires était établie.
Résultats : En 24 mois, 307 souches ont été isolées à partir de patients ayant eu une endoscopie haute dans les unités de gastroentérologie de Cochin ou Hôtel-Dieu. L’endoscopie avait été principalement demandée pour dyspepsie non ulcéreuse (DNU) dans 37,5 % des cas, pour contrôle de l’éradication dans 16,3 %, pour reflux gastro-oesphagien (RGO) dans 10,8 %, pour ulcère (UGD) dans 7,8 %. Aucun traitement d’éradication préalable n’avait été donné chez 254 patients (83, 4 %). La résistance primaire des souches à H. pylori était de 0 % pour l’Amo, 25,7 % pour la Cla, de 66,0 % pour le Met, 15, 2 % pour la Cip et de 0,4 % pour la rifabutine. Après un traitement de première ligne comprenant de la Cla, la résistance secondaire était de 0 % pour l’Amo, 64,7 % pour la Cla, de 50,0 % pour le Met et 18 % pour Cip. Un des trois patients traités en seconde ligne par quinolone avait un souche résistante à Cip. La résistance primaire était de 23,7 %, 21,7 % et 12,1 %, en cas de DNU, d’un UGD et de RGO respectivement (différence non significative).
Conclusion : Cette série hospitalière parisienne montre que la fréquence de la résistance primaire à la Cla et au Met est très élevée, ce qui rend impératif le contrôle de l’éradication et justifie une culture de H. pylori avec antibiogramme en cas d’endoscopie haute. L’endoscopie avec culture et antibiogramme est devenue indispensable après l’échec d’un traitement de seconde ligne comportant une quinolone.
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Vol 33 - N° HS1
P. 123 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.