P.132 - Tolérance d’un traitement immunosuppresseur de maintenance à base d’évérolimus (Certican®) après transplantation hépatique - 02/04/09
M Vallin [1],
O Guillaud [1],
I Morard [2],
MC Gagnieu [1],
G Mentha [2],
M Adham [1],
E Morelon [1],
O Boillot [1],
E Giostra [2],
J Dumortier [1]
Voir les affiliationsIntroduction : L’évérolimus (ERL) est un inhibiteur du signal de prolifération des lymphocytes T (inhibiteur de mTOR), utilisé comme immunosuppresseur après transplantation d’organes. Le but de cette étude était d’évaluer la tolérance de l’introduction de l’ERL en traitement de maintenance après transplantation hépatique.
Patients et Méthodes : De janvier 2005 à mars 2008, l’ERL était introduit après transplantation hépatique en remplacement des inhibiteurs de calcineurine (ICN), en traitement immunosuppresseur de maintenance dans 3 situations : (1) apparition post-greffe d’un cancer de novo ou d’une récidive d’un cancer présent avant transplantation, traité ou en cours de traitement, (2) présence d’un cancer du foie sur l’explant hépatique présentant des critères de mauvais pronostic, et/ou (3) présence d’effets secondaires des ICN. La posologie d’ICN était progressivement réduite après l’introduction de l’ERL jusqu’à arrêt complet, si possible.
Résultats : La population incluse dans l’étude comprenait 94 patients (68 hommes, 26 femmes), d’âge moyen 58 ± 10 ans. Le délai moyen d’introduction de l’ERL après transplantation était de 5 ± 5 ans (de 1 mois à 17,8 ans). Les indications de traitement par ERL étaient des effets secondaires des ICN chez 54 % des malades (n = 51), l’existence d’un cancer du foie de mauvais pronostic sur l’explant hépatique dans 11 % des cas (n = 10), et un cancer récidivant ou de novo pour 35 % des patients (n = 33). La dose moyenne d’ERL était de 2 mg/j à l’initiation du traitement puis de 3 mg/j à la fin du suivi. Le taux résiduel moyen d’ERL était de 6 µg/l à la fin du suivi. Après un suivi moyen de 12 ± 7 mois, 70 % des malades avaient présenté au moins un effet secondaire, et l’interruption du traitement a été nécessaire chez 16 % des patients, dans un délai de 7 ± 8 mois. Les principaux effets secondaires rapportés étaient : hypercholestérolémie (38 %), éruption, prurit et/ou xérose (19 %), mucite et aphtes (15 %), protéinurie > 300 mg/j (13 %), œdème (7 %), hématotoxicité (4 %), infection (3 %) et lymphorrhée (3 %). Sur le plan biologique, il existait une augmentation significative du taux de cholestérol après l’introduction d’ERL (4 vs 5 mmol/l, p < 0,01). Un rejet aigu prouvé par biopsie était observé chez 6 % des patients (sévère dans un cas), conduisant à la re-introduction d’un ICN.
Conclusion : Nos résultats montrent que la tolérance à l’introduction de l’ERL après transplantation hépatique est acceptable, bien que 70 % des malades présentent des effets secondaires. Les plus fréquents sont l’apparition d’une dyslipidémie, et des manifestations cutanées. Les effets indésirables ont fréquemment disparu après diminution de posologie et traitement symptomatique, mais ont imposé l’arrêt du traitement chez 16 % des patients.
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Vol 33 - N° HS1
P. 84 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.