Ce travail fait suite à l’analyse d’une enquête réalisée sur un large échantillon de citadins français destinée à mettre en évidence les principales dimensions de la gêne environnementale perc¸ue en milieu urbain. L’objectif de ces analyses secondaires est de comparer la perception des nuisances urbaines selon la taille de la ville et la localisation géographique dans le territoire de la métropole : distinction Paris/province, Paris intra-muros/banlieue parisienne. Les réponses de 986 citadins français mettent en evidence : (1) un effet lié à la taille de l’unité urbaine puisqu’en province, les six plus grandes villes se détachent des autres par l’intensité plus importante de la gêne percue par les residents ; (2) un effet « capitale », puisque, à Paris, malgré le gigantisme de l’échelle spatiale et la très forte densité de population entraînant de fortes nuisances environnementales, les résidents ont une perception relativement positive de leur ville, comparée à celle des habitants des plus grandes villes de province ; (3) une hétérogénéité des réponses des residents de la banlieue parisienne en fonction du département d’appartenance. Les résultats sont discutés d’une part à la lumière des logiques de ségrégations sociospatiales des territoires urbains, d’autre part en suggérant que des processus affectivocognitifs pourraient médiatiser la relation entre les conditions environnementales objectives des nuisances urbaines et leur perception subjective par les résidents.

This paper follows the analysis of a survey conducted on a broad sample of French urban residents. The aim of this secondary analysis was to identify the different dimensions of the perceived urban annoyances. The objective of this secondary analysies is to compare the perception of urban nuisances by city size and their geographical location within the metropolitan area: downtown Paris/provincial France, inner Paris/Parisian suburbs. Responses from 986 urban residents highlight (1) an effect related to the size of the urban unit since in provincial France, the six larger cities stand out against the others in terms of the greatest intensity of discomfort perceived by the residents; (2) a “capital” effect, since in Paris, in spite of the gigantic scale of the space and the very strong density of population involving hard environmental nuisances, the residents have a positive perception of their city compared to the residents of the other big French cities; (3) a heterogeneity of the responses from the residents of the Parisian suburbs according to their department. The results are discussed on the one hand in the light of the logic of sociospatial segregation of the urban territories, and on the other hand by suggesting that affective-cognitive processes could be mediators between the objective characteristics of the urban nuisances and their subjective perception by the residents.