P178 - Existe-t-il une relation entre la sévérité de la neuropathie diabétique et les pressions plantaires ? - 12/03/09
Introduction : La polyneuropathie sensitivomotrice diabétique expose aux déformations et aux ulcérations du pied. L’augmentation des pressions plantaires est aussi un facteur de risque d’ulcérations. Cependant le lien éventuel entre sévérité de la neuropathie et pressions plantaires a été peu étudié. L’hypothèse d’un contact traumatisant du pied avec le sol, lié à l’atteinte proprioceptive, nous a conduit à rechercher s’il existait une corrélation entre la sévérité de la neuropathie diabétique sensitive profonde et l’augmentation des pressions plantaires.
Patients et méthodes : Soixante-six patients diabétiques bénéficièrent d’une évaluation quantitative du seuil de sensibilité profonde à l’aide d’un neuro-esthésiomètre. Cinq groupes de patients furent constitués en fonction du seuil de neuro-esthésiométrie exprimé en volts, après exclusion des autres causes de neuropathie périphériques : groupe 1 (n = 6 ; seuil normal inférieur à 5), groupe 2 (n = 9 ; seuil entre 6 et 10), groupe 3 (n = 25 ; seuil entre 11 et 25), groupe 4 (n = 11 ; seuil entre 26 et 40), groupe 5 (n = 15 ; seuil supérieur à 40). Les pressions plantaires statiques puis dynamiques lors de la marche étaient mesurées à l’aide d’une plate forme podobarométrique. Le logiciel permit de calculer un pas moyen et d’analyser les pressions moyennes et maximales sur différentes zones d’intérêt du pied.
Résultats : Les valeurs de pressions plantaires statiques et dynamiques ne différaient pas entre les différents groupes de patients, aussi bien pour les valeurs moyennes que pour les pics de pression. CES résultats étaient observés pour toutes les zones des pieds (hallux, métatarsiens, talons, avant et arrière pieds) excepté pour l’avant pied droit où les pressions augmentaient significativement avec la sévérité de la neuropathie (coefficient de corrélation de 0,36 ; p = 0,003).
Discussion : Ces résultats suggèrent qu’au-delà de la sévérité de l’atteinte proprioceptive, la présence d’hyperkératose, d’amputations ou de déformations podologiques jouent un rôle déterminant dans la survenue d’hyperpressions plantaires.
Conclusion : Ce travail n’a pas montré de corrélation entre la sévérité de l’atteinte neuropathique sensitive profonde mesurée à l’aide du neuroesthésiomètre et l’augmentation des pressions plantaires chez les patients diabétiques.
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Vol 35 - N° S1
P. 70 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.