P70 - Le syndrome de Wolfram - 12/03/09
Introduction : Le syndrome de Wolfram est une pathologie neurodégénérative rare (1/770 000 naissances vivantes) de transmission autosomique récessive, qui associe principalement et de façon variable un diabète insulinodépendant, une atrophie optique bilatérale, un diabète insipide, une surdité, une symptomatologie urinaire d’origine multifactorielle et une atteinte neurologique. Une des particularités de ce syndrome est d’induire une des rares formes de diabète d’origine monogénique, dû à une mutation du gène WFS1 codant pour la wolframine. L’étiopathogénie des manifestations cliniques pouvant s’intégrer dans le syndrome de Wolfram reste pour certaines insuffisamment comprise.
Cas Clinique : Nous rapportons le cas d’un patient de 18 ans, ayant présenté un diabète insulinodépendant précoce à l’âge de 2 ans et 9 mois avec anticorps anti-insuline et anticorps anti-ilôts négatifs, puis une cécité progressive par atrophie optique bilatérale à 5 ans. Le diagnostic de syndrome de Wolfram évoqué d’emblée, a été confirmé en 2005 : patient hétérozygote composite pour la mutation WFS1. L’équilibre glycémique est resté satisfaisant jusqu’à l’âge de 17 ans avec des hémoglobines glycosylées entre 7 et 7.5 % sous insulinothérapie conventionnelle, en augmentation entre 7,5 et 8 % depuis un an sans modification de l’observance ni du schéma thérapeutique. Ce tableau s’est complété d’une hypertension artérielle dépistée et traitée depuis l’âge de 15 ans, dont l’étiologie, probablement multifactorielle, reste encore mal définie.
Conclusion : Le syndrome de Wolfram doit être évoqué chez tout patient jeune présentant un diabète insulinodépendant d’origine non auto-immune, surtout s’il est associé à un diabète insipide ou à une atrophie optique précoce. L’équilibre glycémique devient souvent une difficulté majeure au fur et à mesure des années de par la cécité et donc la dépendance du patient à son entourage. Par ailleurs, le mécanisme de certaines atteintes, notamment neurologiques et fonctionnelles urinaires restent encore aujourd’hui à préciser.
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Vol 35 - N° S1
P. 44-45 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.