Douleurs corporelles dans la dépression : prévalence et importance clinique - 02/03/09
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Points essentiels |
Les douleurs corporelles sont fréquentes chez les patients présentant un épisode dépressif majeur. Bien que ne faisant pas partie des symptômes classiques de dépression, les douleurs physiques sont présentes chez 50 à 90 % des patients déprimés ; elles sont notamment plus fréquentes dans les dépressions les plus sévères, en particulier chez les patients hospitalisés en psychiatrie.
Les douleurs corporelles sont des bons indices de la gravité de la dépression et surtout d’une moins bonne réponse au traitement, puis d’un risque élevé de rechutes lorsqu’elles persistent sous forme de symptômes résiduels après rémission de l’épisode.
Les douleurs les plus fréquemment trouvées chez les patients déprimés sont les céphalées, les myalgies, les dorsalgies, les douleurs abdominales et diverses arthralgies.
Les hypothèses étiopathogéniques pour expliquer cette co-existence fréquente de la dépression et des douleurs corporelles reposent sur l’hypofonctionnement des systèmes sérotoninergiques et noradrénergiques connu dans la dépression, qui explique d’une part les symptômes du trouble de l’humeur et d’autre part l’insuffisance de contrôle des messages douloureux ascendants, normalement inhibés au niveau spinal par la sérotonine et la noradrénaline (voies descendantes). Ceci expliquerait le développement d’une hypersensibilité interoceptive douloureuse, par un phénomène d’amplification « somatosensorielle », sans augmentation de sensibilité aux douleurs externes.
Certains antidépresseurs agissant de manière spécifique à la fois sur la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline ont prouvé leur efficacité pour traiter les douleurs chroniques par exemple d’origine diabétique ou neuropathique, ce qui conduit à penser, comme les hypothèses étiopathogéniques vues précédemment, qu’ils pourraient être intéressants dans les dépressions associées à des douleurs corporelles importantes, mais ceci reste à confirmer par des études spécifiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Key points |
Somatic pains are frequent in patients with major depression. Although they are not included in classical symptoms of depression, physical pains are found in 50–90% of depressed patient. They are more frequent in severe depressions, and especially in psychiatric inpatients with depression.
Physical painful symptoms are good indices of depression severity and namely are predictive of poorer responses to treatments, and then of elevated rates of relapse when pains are persistent as residual symptoms after remission of the episode.
More frequent pains in depressive patients are headaches, limb, back and joint pains.
Aetiological hypothesis to explain the coexistence of physical pains and depression are based on the well-known dysfunction of the serotonergic and noradrenergic pathways in depression, which explains mood symptoms but also a lack of inhibitory control of ascending pain messages, normally controlled in spinal cord by descending serotonergic and noradrenergic projections. This phenomenon could explain the development of an interoceptive painful hypersensitivity, without external sensitivity.
Antidepressants with dual serotonergic and noradrenergic actions are efficacious to treat chronic pains, for example in diabetic neuropathy. In line with monoaminergic hypotheses shown above, this is in favour of the use of these serotonin and norepinephrine reuptake inhibitors in depression with important physical pains, but this issue needs further confirmation studies.
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Vol 38 - N° 3
P. 385-391 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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