Objectif. - Déterminer si les techniques isocinétiques constituent un moyen de désinhibition motrice chez le lombalgique chronique par rapport aux techniques classiques de kinésithérapie.

Population. - Le recrutement est effectué à partir de lombalgiques chroniques suivis en consultation dans une unité de rhumatologie et/ou de médecine physique et de réadaptation.

Méthodologie. - Il s'agit d'une étude prospective, randomisée, comparative, entre un groupe de sujets traités par technique isocinétique et un groupe traité par kinésithérapie classique, avec pour chaque groupe six séances, à raison de trois par semaine. Les critères d'évaluation sont la douleur (EVA), la mobilité rachidienne (indice de Schöber, distance doigt-sol), l'extensibilité et la force musculaire (test de Biering-Sorensen et de Shirado-Ito) et l'état fonctionnel (échelle de Québec).

Résultats. - Dix-sept sujets ont été inclus. Les résultats montrent que les deux traitements entraînent une amélioration significative de la mobilité articulaire, de l'extensibilité, de la force musculaire et de la douleur. Il n'y a en revanche, aucune supériorité d'une technique par rapport à l'autre ; chacune des techniques apporte des améliorations spécifiques.

Discussion. - Malgré certaines limites méthodologiques, cette étude montre que l'utilisation d'un système isocinétique du tronc ne constitue pas un meilleur moyen de désinhibition motrice chez le lombalgique chronique par rapport aux techniques classiques de kinésithérapie. Ces résultats sont comparables aux données de la littérature mettant en évidence que dans la lombalgie chronique, les techniques d'exercices physiques assurent un gain articulaire et musculaire, sans supériorité aux techniques classiques de kinésithérapie.

Conclusion. - Ce travail ne met pas en évidence un effet supérieur des techniques isocinétiques par rapport à la kinésithérapie classique, et contribue à favoriser des programmes thérapeutiques associant plusieurs techniques compte tenu de leurs bénéfices spécifiques et du caractère multifactoriel de la lombalgie chronique.

Objective. - To determine if the use of an isokinetic device for trunk exercise is more effective than standard physiotherapy in promoting motor disinhibition for patients with chronic low back pain.

Population. - chronic low back pain outpatients who are treated in a Rheumatology or PM & R unit within an academic hospital.

Methodology. - This is a prospective, controlled, randomized study, with two groups of treatment: one treated with isokinetic techniques and the other with standard physiotherapy, six sessions for each treatment during 2 weeks. Outcome measures include pain (VSA), trunk mobility (Schöber index, distance from fingers to floor), muscle extensibility and muscle strength (Biering-Sorensen and Shirado-Ito test), and functional capacity (Quebec scale).

Results. - Seventeen subjects were enrolled. The results suggest that both isokinetic exercise and physiotherapy result in improved range of motion, extensibility, muscle strength, and pain, without any significant superiority of one technique over the other. However, each technique has specific advantage.

Discussion. - Despite methodologic limitations, this study shows that isokinetic exercise is not better than physiotherapy in reversing motor inhibition in chronic low back pain. Our results are consistent with those of other studies in the literature, with regard to the absence of established overall superiority of one exercise technique or program over the other in this population, and with regard to partial benefits of specific exercise techniques.

Conclusion. - The non-specific benefit of one technique indicates that further studies are needed to evaluate the benefit of combining exercise techniques in chronic low back pain, in order to address the multiple factors involved in this pathology.