Effets sur la morbidité et les coûts des pneumopathies nosocomiales à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline en réanimation - 05/01/09
Summary |
Objectives |
Prevention of methicillin-resistant Staphylococcus aureus (MRSA) nosocomial infections in the intensive care units (ICU) has been recommended for several years. However, the workload and the costs of these programs are to be weighed against the benefit obtained in terms of reduction of morbidity and costs induced by the infection. The purpose of this study was to evaluate the cost and the current morbidity of the infection with MRSA in the ICU.
Methods |
In a retrospective case-control study carried out in 2004, all patients of the 6 intensive care units of a teaching hospital having developed a MRSA nosocomial infection were included. They were paired with controls on the following criteria: department, Simplified Acute Physiology Score II (SAPSII), age (± 5 years), type of surgery (for the surgical intensive care units). The duration of hospitalization of the paired control had to be at least equal to the time from admission to infection of the infected patient. The costs were evaluated using the following parameters: scores omega 1, 2 and 3, duration of artificial ventilation, hemodialysis, length of ICU stay, radiological procedures, surgical procedures, total antibiotic cost and other expensive drugs.
Results |
Twenty-one patients with MRSA infection were included. All had nosocomial pneumonia. The 21 paired patients were similar with regard to both initial criteria and sex. Hospital mortality was not different between the 2 groups (cases=8; controls=6; p=0.41), as well as median duration of hospital stay (cases=41 days; controls=43 days; p=0.9). The duration of mechanical ventilation, number of hemodialysis or hemofiltration sessions, number of radiological procedures were similar in both groups. The total omega score was not significantly different between cases (median 435; IQR: 218-579) and controls (median 281, IQR: 231-419; p=0.55). The median duration of isolation was 12 days for cases and 0 day for controls (p=0.0007). The pharmaceutical expenditure was significantly higher in cases (median: 1414€; IQR: 795-4349), by comparison with the controls (median: 877€, IQR: 687-2496) (p=0.049).
Conclusion |
In the ICU having set up a policy intended to reduce the risk of MRSA nosocomial infections, MRSA pneumonia does not seem to involve major additional morbidity, as compared to a control population matched for similar severity of illness. It increases modestly the use of the medical resources.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Résumé |
Objectif |
La mise en place large de programmes de prévention des infections nosocomiales à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) en réanimation a été recommandée depuis plusieurs années. La charge de travail et les coûts de ces programmes sont à mettre en balance avec les bénéfices obtenus sur la réduction de la morbidité et des coûts induits par l’infection à SARM. L’objectif de ce travail a été d’évaluer le coût et la morbidité actuelle de l’infection à SARM en réanimation.
Méthodes |
Dans une étude rétrospective de type cas-témoins effectuée en 2004, tous les patients des 6 services de réanimation d’un CHU ayant eu une infection nosocomiale à SARM ont été inclus. Ils ont été appariés à des témoins sur les critères suivants : service, index de gravité simplifié II (IGS II) (± 5) ; âge (± 5 ans) ; type de chirurgie (pour les services de réanimation chirurgicale). La durée d’hospitalisation du patient apparié était au moins égale au délai admission-infection du patient infecté. Les coûts ont été évalués à l’aide des paramètres suivants : scores oméga 1, 2 et 3 ; nombre de jours de ventilation artificielle, d’hémodialyse, durée de séjour, examens d’imagerie en dehors du service, interventions chirurgicales, coût total en antibiotiques et médicaments coûteux.
Résultats |
Vingt et un patients infectés à SARM ont été inclus. La localisation de l’infection était pulmonaire dans tous les cas. L’appariement a pu être respecté, en plus des critères initiaux, pour le sexe. La mortalité hospitalière n’était pas différente entre les 2 groupes (cas=8 ; témoins=6 ; p=0,41), de même que la durée médiane de séjour hospitalier (cas=41 jours ; témoins=43 jours ; p=0,9). Les nombres de journées de ventilation mécanique, de séances d’hémodialyse ou d’hémofiltration, d’examens d’imagerie étaient similaires dans les 2 groupes. Le score oméga total n’était pas significativement différent entre cas (médiane 435 ; Q1-Q3 : 218-579) et témoins (médiane 281, Q1-Q3 : 231-419 ; p=0,55). La durée médiane d’isolement était de 12 j pour les cas et 0 j chez les témoins (p=0,0007). La dépense pharmaceutique était significativement supérieure dans le groupe cas (médiane : 1414 € ; Q1-Q3 : 795-4349), par comparaison aux témoins (médiane : 877 €, Q1-Q3 : 687-2496) (p=0,049).
Conclusion |
Dans les services de réanimation ayant mis en place une politique destinée à réduire le risque d’acquisition d’infections nosocomiales à SARM, les pneumopathies à SARM ne semblent pas entraîner de surcroît important de morbidité, par comparaison à une population témoin de gravité similaire. Elles augmentent de façon modeste l’utilisation des ressources médicales.
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Vol 38 - N° 1
P. 25-33 - janvier 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.