Afin de surveiller les principales infections invasives bactériennes d’origine communautaire en France, les biologistes hospitaliers volontaires du réseau Epibac notifient à l’InVS les cas de bactériémies et de méningites à Haemophilus influenzae, Listeria monocytogenes, Neisseria meningitidis, Streptococcus pneumoniae, Streptococcus agalactiae et Streptococcus pyogenes. Disposant aujourd’hui de plus de quinze années de recueil de données validées, avec une couverture nationale des admissions hospitalières proche en 2006 de 80 % et une exhaustivité de recueil également autour de 80 %, la base de données Epibac permet d’analyser les tendances et plus particulièrement l’impact de mesures de prévention, notamment vaccinales, relatives aux pathogènes étudiés. Les analyses mettent en évidence l’impact de la vaccination anti-H. influenzae de type b à travers une chute très rapide de l’incidence des infections invasives dues à H. influenzae au début des années 1990, la diminution de l’incidence des infections invasives à L. monocytogenes suite aux mesures de contrôle adoptées en 1992 et l’inversion récente de cette tendance, l’impact de la vaccination pneumococcique récemment généralisée sur l’incidence des infections invasives à S. pneumoniae chez le jeune enfant et la réduction du nombre d’infections invasives précoces à S. agalactiae suite à l’adoption de mesures préventives pendant la grossesse. La comparabilité des résultats avec ceux générés par d’autres systèmes de surveillance, lorsqu’ils existent, conforte la validité d’Epibac et des analyses effectuées à partir de ces données. Ce réseau volontaire constitue une source unique de surveillance des infections invasives bactériennes ne faisant pas l’objet d’une déclaration obligatoire.

In order to monitor the main community-acquired invasive bacterial infections in France, the hospital-based laboratories of the Epibac network report bacteraemia and meningitis cases of Haemophilus influenzae, Listeria monocytogenes, Neisseria meningitidis, Streptococcus pneumoniae, Streptococcus agalactiae and Streptococcus pyogenes. With more than fifteen years of validated data, and with in 2006, a coverage of nearly 80% of acute care hospital admissions and an exhaustiveness of reporting of about 80%, the Epibac database allowed trend analyses, national incidence estimates and assessment of the impact of prevention measures, mainly vaccinations, on the diseases under study. The analyses show the dramatic decrease in H. influenzae invasive diseases incidence in the early 90’s, following the introduction of the H. influenzae type b infant vaccination, the decrease in invasive diseases incidence caused by L. monocytogenes after the control measures adopted in 1992 and the recent inversion of this trend, the impact of recently introduced pneumococcal vaccination through the decrease in S. pneumoniae invasive diseases in children and the reduction of the number of early invasive diseases due to S. agalactiae since the adoption of preventive measures during pregnancy. Comparability of these data with those of other surveillance system, when they exist, reinforces the validity of the Epibac surveillance system and analyses made from its data. This voluntary network remains the unique way to estimate the national incidence of invasive bacterial infections not covered by a statutory notification system.