Vascularite à anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles induite par le benzylthiouracile : étude de trois observations et revue de la littérature - 12/12/08
Résumé |
Introduction |
La prescription d’antithyroïdiens de synthèse peut être à l’origine de la production d’anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles et rarement de véritables vascularites à Anca. Parmi les antithyroïdiens de synthèse, le propylthiouracile a été le plus impliqué et le mieux documenté. Le benzylthiouracile, qui a des similitudes chimiques avec le propylthiouracile, a été incriminé dans de rares cas. Nous en rapportons trois nouvelles observations.
Observations |
Il s’agit de trois femmes dont l’âge respectif est de 21, 37 et 40ans. Elles présentaient toutes une maladie de Basedow traitée par benzylthiouracile depuis 24 mois, sept ans et 22 mois respectivement. Le tableau clinique comporte des signes généraux (deux cas), une vascularite cutanée (deux cas), des arthralgies (deux cas), une néphropathie (deux cas), une hémorragie intra-alvéolaire (un cas) et une multinévrite (un cas). La présence des p-Anca de type anti-MPO est constante. Après l’arrêt de l’antithyroïdien de synthèse, l’évolution est favorable sous fortes doses de corticoïdes chez toutes les patientes. Les corticoïdes sont arrêtés chez une patiente après trois ans de traitement. Aucune rechute de sa vascularite n’est notée après un recul de deux ans. Les deux autres patientes sont encore sous faible dose de corticoïdes. Leurs reculs évolutifs respectifs sont de trois ans et cinq mois.
Conclusion |
Comme les autres antithyroïdiens de synthèse, le benzylthiouracile peut être à l’origine de vascularites associées aux Anca. La gravité potentielle de cette complication thérapeutique justifie une surveillance clinique régulière des malades traités par cet antithyroïdien de synthèse. La survenue d’une vascularite impose l’arrêt du traitement en cause et le recours aux corticoïdes associés ou non aux immunosuppresseurs qui donnent d’excellents résultats lorsqu’ils sont administrés précocement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Introduction |
Vasculitis with antineutrophilic cytoplasmic antibodies (ANCA) have been reported in patients treated with anti-thyroid drugs, especially propylthiouracil. Benzylthiouracil, which exhibits similar structural likeness with propylthiouracil, has been recently observed to be associated with Anca-positive vasculitis.
Cases report |
We present a study of three women with Grave’s disease aged 21, 37 and 40years, who were treated with benzylthiouracil. These patients developed vasculitis characterized by constitutional symptoms (two patients), joint pain (two patients), renal involvement (two patients), pulmonary hemorrhage (one patient) and multiple neuropathy (one patient). All patients presented p-ANCA with anti-MPO pattern. Discontinuation of benzylthiouracil and treatment with corticosteroids improved systemic involvement in all patients.
Conclusion |
Much like other anti-thyroid drugs, benzylthiouracil can be associated with ANCA-positive vasculitis. Because of the gravity of this complication, clinical monitoring is recommended in patients taking benzylthiouracil. If vasculitis develops, the anti-thyroid drug should be discontinued and corticosteroid treatment, with immunosuppressors in some cases, is initiated.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Antithyroïdiens de synthèse, Benzylthiouracile, Vascularite, Anca
Keywords : Anti-thyroid drug, Benzylthiuracil, Vasculitis, Anca
Plan
Vol 69 - N° 6
P. 517-522 - décembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.