Nutrition artificielle et pancréatite aiguë - 05/12/08
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Résumé |
Les désordres métaboliques observés au cours de la pancréatite aiguë sévère se caractérisent par un accroissement des dépenses énergétiques, une intolérance glucidique, une protéolyse musculaire, une balance azotée négative et une diminution des acides aminés plasmatiques, en particulier de la glutamine. Au cours d’une pancréatite aiguë, il est recommandé de laisser le malade à jeun afin de ne pas stimuler la sécrétion pancréatique. Dans les pancréatites peu sévères, la nutrition parentérale n’apporte aucun bénéfice par rapport au jeûne associé à une perfusion de solutés glucosés et de vitamines. En cas de pancréatite sévère, le jeûne prolongé justifie une nutrition artificielle, par voie parentérale ou entérale. Cette dernière administrée dans le jéjunum permet de couvrir les besoins énergétiques sans stimuler le pancréas. La supériorité clinique de la voie entérale sur la voie parentérale n’a pas encore été clairement démontrée dans le traitement de la pancréatite aiguë sévère. Plusieurs arguments sont cependant en faveur de la voie entérale qui permet le maintien de la trophicité et de la barrière intestinale. Quelques études d’interprétations délicates suggèrent une amélioration du contrôle de la glycémie et une réduction des complications infectieuses et des défaillances polyviscérales. Au cours de la pancréatite aiguë, l’apport énergétique doit être compris entre 30 et 35kcal/kg par jour, l’apport protéique entre 1,2 et 1,5g/kg par jour, l’apport en hydrate de carbone entre 3 et 6g/kg par jour et l’apport en lipide d’environ 2g/kg par jour (triglycéridémie inférieure à 12mmol/L). Une supplémentation en arginine, glutamine, nucléotides et acides gras de la série n-3 semble influencer favorablement les paramètres nutritionnels, immunologiques et inflammatoires des malades de réanimation sévèrement agressés. L’immunonutrition, ainsi définie, n’a cependant pas été évaluée spécifiquement en cas de pancréatite aiguë sévère. L’administration de probiotiques, comme les lactobacilles pourrait être dangereuse et n’est pas recommandée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Metabolic consequences of acute pancreatitis include increased energy expenditure, reduced carbohydrate tolerance as well as a negative nitrogen balance due to muscle proteolysis, with reduced plasma levels of amino acids such as glutamine. It is usually advised to fast a patient with acute pancreatitis, so as not to stimulate pancreatic secretions. In mild to moderate acute pancreatitis, there is no benefit of parenteral nutrition compared to fasting associated with glucose and vitamin infusion. In severe acute pancreatitis, however, prolonged fasting warrants the use of parenteral or enteral nutrition. The latter, when administered in the jejunum, covers energy needs without stimulating the pancreas. The clinical superiority of enteral nutrition over parenteral nutrition has not been clearly established in severe acute pancreatitis. However, there is a number of facts that favor the use of enteral nutrition, which maintains intestinal trophicity and barrier function. A few studies may suggest a better glycemic control as well as a reduction of infectious complications and multi-organ failures. In acute pancreatitis, artificial nutrition should provide proteins in the range of 1.2 to 1.5g/kg per day and energy in the range of 30 to 35kcal/kg per day, including 3 to 6g/kg per day of carbohydrates and approximately 2g/kg per day of lipids (in order, to obtain plasma triglycerides levels less than 12mmol/L). Supplementing formulas with arginine, glutamine, nucleotides and n-3 fatty acids seems to improve nutritional, immune and inflammatory parameters in acutely stressed ICU patients. However, immune-enhancing diets have not been specifically studied in severe acute pancreatitis. Jejunal administration of probiotics such as lactobacilli may be harmful and therefore is not recommended.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Pancréatite aiguë, Nutrition entérale, Nutrition parentérale, Probiotiques, Glutamine, Arginine
Keywords : Acute pancreatitis, Enteral nutrition, Parenteral nutrition, Probiotics, Glutamine, Arginine
Plan
Ce texte a été publié dans Réanimation 2008;17(5):462–71. |
Vol 22 - N° 3
P. 121-129 - septembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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