P177 - Conséquences nutritionnelles de la chirurgie en oncogériatrie - 04/12/08
C Chaufour-André [1],
C Fingal [2],
P Roux [2],
I Fiorletta [2],
W Gertych [3],
A Bajard [4],
M Rivoire [3],
M Bonnefoy [5],
P Bachmann [6]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Face au vieillissement de la population, et grâce aux progrès de la médecine, des personnes de plus en plus âgées sont opérées de cancer. L’âge réduit les capacités d’adaptation et de récupération. Les objectifs de cette étude sont d’analyser l’évolution des paramètres nutritionnels après chirurgie du cancer, puis d’évaluer les pratiques de prise en charge et les facteurs de complications post-opératoires.
Matériel et Méthodes. – Étude observationnelle prospective d’une cohorte mono-centrique de patients âgés de 70 ans et plus. Avant chirurgie (J-1) sont recueillis poids, IMC, perte de poids en 6 mois (PdP6m) et en 1 mois, apports caloriques (ApCal), rapportés à 1,2 fois la DEB (/1,2xDEB), MNA, NRI, MMSE, ADL. Les paramètres nutritionnels sont notés à J5, J10, à la sortie de l’hôpital (Js) et 1 mois plus tard (J1m). Les résultats sont exprimés en médiane ± ec. Les critères de dénutrition sont ceux de la Haute Autorité en Santé, ainsi que le NRI. Les variations de poids et des ApCal sont testés par rapport à J-1 à l’aide du test des rangs signés. Un modèle logistique est utilisé pour évaluer le risque de complications majeures (CM) et infectieuses (CI) en fonction des paramètres à J-1 et per-opératoires (durée, transfusion, ASA,…). Les tests sont réalisés de manière bilatérale à un seuil alpha de 5 %.
Résultats. – 72 patients (74,5 ± 4,7 ans, max 92 ans, 34 F) ont été inclus. À J-1, 33 patients présentaient une PdP6m de 5 ± 4,9 % (max. 21,3 %). Le NRI était entre 83,5-97,5 dans 9 cas (min 88,34). Une dénutrition a été notée chez 22 patients (30,6 %) en préopératoire ; dans 3 cas, elle était sévère mais ces 3 patients n’ont pas reçu de nutrition artificielle (NA) préopératoire (2 patients avec CM, 1 avec CI). En pré-opératoire, 13 patients ont bénéficié d’une immunonutrition orale (sur 29 indications) et 2 étaient sous NA. La chirurgie a été majeure dans 52 cas. La variation de poids à la sortie après 14 ± 15,8 j était de -3,83 ± 2,45 % par rapport à J-1 (p < 0,0001). À J1m, elle était de -5,88 ± 3,18 % vs Js. Les ApCal/1,2xDEB étaient de 101 % à J-1, 71 % à J5 (p < 0,0001 vs J-1), 102 % à J10 et Js. Une NA post-opératoire a été administrée à 16 patients. On relève 11 patients avec complication infectieuse majeure, 13 patients avec complication non-infectieuse majeure, 1 décès en réanimation et 1 décès dans le service de chirurgie. À la sortie de l’hôpital, 42 patients (60,0 %) étaient dénutris, dont 9 sévèrement ; à 1 mois, 42 patients étaient dénutris (5 sévèrement). Deux patients sont décédés dans le mois suivant leur sortie. Sur cette cohorte de faible effectif aucun paramètre ne semble prédictif de CM ou CI.
Conclusions. – Cette étude confirme que la chirurgie même majeure du cancer est faisable avec un minimum de conséquences à un mois mais que les pratiques en particulier de prise en charge nutritionnelle péri-opératoire doivent être améliorées. Une dégradation nutritionnelle habituelle est notée chez de nombreux patients. Une évaluation nutritionnelle et gériatrique plus précoce serait souhaitable afin de mettre en œuvre les mesures adéquates.
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© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 22 - N° S1
P. 139-140 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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