P143 - Nutrition entérale à domicile en cancérologie ORL - 04/12/08
P Grandval [1],
G Hautefeuille [1],
B Guelfucci [2],
F Chinoune [1],
A Bizeau [2],
D Bernardini [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La dénutrition est fréquente chez les patients atteints de cancers ORL. La mise en place d’une sonde de gastrostomie percutanée endoscopique (GPE) précoce est recommandée pour permettre une nutrition entérale (NE) post opératoire ou pour pallier à la dysphagie induite par la radiothérapie. Les modalités de la NE à domicile sont mal identifiées dans le parcours de soin oncologique, et les informations propres à la GPE et à la NE ne sont pas suffisantes ni rassurantes pour les patients.
Le but de l’étude était d’améliorer la prise en charge des patients par la mise en place d’une consultation spécialisée organisant la NED en collaboration avec les prestataires de services. L’efficacité nutritionnelle et la survenue de complications liées à la GPE étaient analysées prospectivement.
Matériel et Méthodes. – Une consultation spécialisée (1 gastroentérologue et une infirmière formée à la nutrition entérale) était instituée. Le patient recevait les explications sur les indications et risques de la NE par GPE, le déroulement de la NE à domicile et le rôle du prestataire de service. Une éducation thérapeutique était réalisée par l’infirmière. Son état nutritionnel était évalué par son IMC et la variation de poids. Une nutrition entérale était proposée immédiatement en cas de dénutrition présente à la prise en charge, avec apports caloriques oraux insuffisants et/ou dysphagie sévère, ou de façon différée en cours de radiothérapie. Un gastroentérologue référent assurait, au prés du prestataire, le suivi nutritionnel avec les prescriptions énergétiques, et la gestion des complications.
Résultats. – 40 patients ont été vus de septembre 2007 à mai 2008. Une GPE a été posée chez 37 patients (92,5 %). 53 % des patients étaient pris en charge à domicile et 47 % étaient pris en charge en centre de convalescence. Une radio-chimiothérapie était réalisée dans 77 %, et une chirurgie dans 23 % des cas. 22,5 % des patients étaient dénutris avec un IMC < 18 et/ou un amaigrissement supérieur à 10 % dans les 6 derniers mois. L’IMC moyen était de 22,1 et la variation moyenne de poids à la prise en charge de -7,8 % (0, -28,5 %). L’apport énergétique moyen entéral délivré était de 1675 kcal/j, représentant 90 % des besoins énergétiques moyen des patients (99 % pour les patients dénutris). La NE permettait de stabiliser le poids moyen des patients au cours de leur traitement. Aucun décès n’était lié à la GPE. 4 complications étaient observées : 1 hémorragie après reprise des anticoagulants, 2 impactions nécessitant pour une le retrait de la GPE (infirmières à domicile insuffisamment formées), et 1 infection stomiale (antibiotiques).
Conclusions. – L’organisation de la NED des patients en cours de traitment pour un cancer ORL permet de limiter les complications propres à la GPE et d’optimiser l’efficacité nutritionnelle en limitant la perte de poids dés la prise en charge. L’éducation thérapeutique des patients et une bonne coordination entre le médecin référent hospitalier et le prestataire de service sont indispensables.
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Vol 22 - N° S1
P. 123 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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