Infections à bacille pyocyanique - 01/01/03
Hôpital d'Instruction des Armées Laveran, 13998 Marseille Armées France
Hôpital d'Instruction des Armées Bégin, 94163 Saint-Mandé cedex France
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Résumé |
Pseudomonas aeruginosa est une bactérie à Gram négatif rustique, ubiquitaire, saprophyte et naturellement résistante aux antibiotiques (bêtalactamines hydrophiles), qui peut devenir un pathogène opportuniste, responsable d'infections graves lorsque les circonstances favorables sont réunies. Elle se distingue par sa grande adaptabilité aux différentes situations environnementales, par sa capacité à acquérir des résistances aux antibiotiques, et par la multiplicité de ses facteurs de virulence (constitutifs ou diffusibles) qui déjouent les défenses de l'hôte et permettent le développement d'infections sur des terrains prédisposés, tels que les malades dénutris, les brûlés, les cancers, les hémopathies, les corticothérapies au long cours, ainsi que les patients polytraumatisés, polyopérés, polytransfusés, poly-infectés.
Les infections à P. aeruginosa, parfois communautaires, sont le plus souvent acquises à l'hôpital et peuvent prendre un aspect endémique voire parfois épidémique. Les infections communautaires concernent aussi bien les patients immunocompétents que les immunodéprimés, les insuffisants respiratoires chroniques et les patients atteints de mucoviscidose. C'est dans les services de réanimation, de soins intensifs et les centres de brûlés où les patients sont souvent immunodéprimés et habituellement intubés, ventilés, sondés et porteurs de cathéters périphériques et centraux, que le risque de contamination et d'infection à P. aeruginosa est majeur.
Les infections sévères à P. aeruginosa nécessitent le recours à une antibiothérapie associant deux antibiotiques synergiques et bactéricides, à des doses élevées pour limiter le risque d'avoir des concentrations minimales inhibitrices trop faibles au site de l'infection, facteur de sélection de souches résistantes. Le choix de ces antibiotiques doit tenir compte de la localisation de l'infection, des atteintes rénales et hépatiques associées, de l'écologie bactérienne du service, de l'antibiothérapie antérieure et surtout des particularités microbiologiques de P. aeruginosa.
Une fois l'infection déclarée, tout doit être fait pour éviter la transmission de P. aeruginosa à un autre patient, par la mise en place d'un isolement de type septique associant un isolement géographique et un isolement technique.
Pour limiter l'émergence et la diffusion des souches résistantes de P. aeruginosa, l'épidémiologie locale des résistances acquises doit être surveillée, l'usage raisonné et hiérarchisé des antibiotiques doit être préconisé, ainsi que l'application des mesures d'hygiène hospitalière.
Mots-clés : « Pseudomonas aeruginosa », bacille pyocyanique, infections nosocomiales, bactérie multirésistante
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