This study focused on issues in the education of type 2 diabetes patients in primary care on Reunion Island which, in a medical context, is broadly similar to metropolitan France, but with a much greater prevalence of diabetes. The aim was to assess the perceptions, training, reported practices and needs of health care providers in the field of patient education in advance of the initiation of a health care management network for diabetic patients.

A total of 74 physicians and 63 nurses completed a detailed questionnaire comprising 52 items divided into six parts: professional activity, initial and postgraduate training, educational practices, objectives of patient education, perceived barriers and prospects for optimization.

Educational activities for patients are almost nonexistent. Information and explanations given during a face-to-face encounter with the physician or nurse that combine technical and caring approaches are the main reasons reported for patient education. The obstacles reported by professionals that need to be overcome are limited available time, patient passivity and inadequate staff training. Practitioners and nurses are poorly taught as regards patient education and self-management of chronic diseases. The suggested improvements include professional acknowledgement, more convenient and available tools and improved postgraduate training.

Patient education in primary care is still mostly an illusion, with many gaps that hinder education for both patients and professionals. The training of health professionals needs to meet the challenge of chronic diseases by integrating aspects from the fields of education and the social sciences.

Cette étude examine la question de l’éducation des patients en pratique de médecine de ville à la Réunion. Dans un système de soins similaire à celui de la France métropolitaine, mais dans un contexte de prévalence bien plus importante de diabète de type 2, l’objectif était d’analyser les perceptions, la formation, les pratiques et les obstacles à l’éducation rapportés par des professionnels de santé, avant l’entrée dans un réseau de prise en charge du diabète.

Un questionnaire détaillé a été rempli par 74 médecins et 63 infirmières. Il comprenait 52 items divisés en six parties thématiques : activité professionnelle, formation, objectifs et pratiques d’éducation, obstacles ressentis, propositions d’amélioration.

Les activités réelles d’éducation du patient sont quasi inexistantes. L’information et l’explication par transmission lors de la rencontre en face-à-face, avec une approche à la fois techniciste et humaniste, représentent le modèle prédominant rapporté par les professionnels. Les barrières décrites par les professionnels pour la mise en place effective d’éducation du patient concernent la disponibilité en temps, la passivité des patients et l’inadaptation de la formation initiale et continue. Parmi les améliorations suggérées, dominent la reconnaissance professionnelle de l’acte d’éducation, la mise à disposition d’outils adaptés et un renforcement de la formation.

L’éducation du patient en médecine de ville reste avant tout une « illusion » : elle se heurte à de nombreux obstacles et difficultés. La formation initiale et continue des professionnels de santé dans le domaine des maladies chroniques, intégrant les dimensions sociales et humaines, représente un challenge important à la Réunion et en France pour les années à venir.