La prise en charge de la douleur des sujets âgés est une priorité de santé publique et aussi des équipes de soins. Elle se heurte à des difficultés en particulier de dépistage, d’évaluation et de traitement. À ce constat s’ajoute la nécessité d’évaluer nos pratiques professionnelles.

L’objectif de cette étude était de faire un état des lieux des pratiques professionnelles dans le domaine de la douleur au sein d’un service de court séjour gériatrique puis de proposer des axes d’amélioration.

Une étude de prévalence un jour donné a été réalisée. Elle a comporté des questionnaires spécifiques, destinés aux patients et aux soignants ainsi que des échelles d’auto- et d’hétéroévaluation. Tous les dossiers des patients ont aussi été analysés.

Tous les patients du service ont été inclus dans l’étude, soit 26 patients le jour de l’enquête. Parmi ceux-ci, 42 % étaient douloureux dont 91 % reconnus comme tels par l’équipe. Trente-neuf pour cent avaient été évalués par des échelles d’évaluation de la douleur. Quatre-vingt-neuf pour cent des patients reconnus comme douloureux avaient reçu un traitement médicamenteux à visée antalgique (dont 19 % de traitements morphiniques) et 44 % des traitements non médicamenteux à visée antalgique. Seuls le transit et la diurèse ont été surveillés systématiquement avec les antalgiques de palier III. La traçabilité de l’information était de bonne qualité pour le dépistage et l’évaluation de la douleur, mais insuffisante pour les critères de choix des antalgiques.

Cette étude montre que malgré une prise en charge de la douleur globalement satisfaisante, des améliorations peuvent être apportées notamment dans le domaine de l’évaluation, de la surveillance des traitements morphiniques, de l’utilisation des techniques non médicamenteuses de la douleur et de la traçabilité. À l’issue de cette enquête, des axes concrets d’amélioration ont été mis en place et devront faire l’objet de nouvelles évaluations.

Pain control and relief in the elderly is a priority both for the health service and for caregivers. Despite constant preoccupation, correct clinical detection, assessment and treatment of pain is not an easy matter. Furthermore, professional practices should be revisited.

Our purpose was to get a comprehensive overview of professional practices in dealing with pain in short-stay patients in a geriatrics department. The goal was to suggest ways of implementing more adequate clinical practices.

To carry out a survey of prevalence, we decided on an appointed day. Specific questionnaires were used both for patients and nursing personnel. Self-administered and observer-administered scales were also used. The patients’ files were examined.

The survey included all patients present in the geriatrics department on the appointed day, namely 26 persons. Among those, 42% were found to be suffering from pain, which had been detected by the staff for 91% of them. Pain scores were established for 39%. A majority (89%) of the patients identified as suffering from pain were given an analgesic drug (morphine-type medication: 19%) and 44% a nondrug antipain treatment. Intestinal transit and diuresis were systematically checked only with type III analgesics. The traceability of information turned out to be satisfactory regarding the detection and the evaluation of pain but unsatisfactory as regards the criteria of choice of analgesics.

This survey showed that overall, management of pain was satisfactory. Some improvements could however be made regarding pain assessment, accurate monitoring of morphine type treatments, use of nondrug antipain techniques, and information traceability. Subsequent to the survey, practices have been modified for improvement and will in turn soon be analyzed.