Intérêt de la circulation extra-corporelle dans un protocole expérimental « réaliste » du traitement de l’arrêt cardiaque - 20/08/08

Doi : 10.1016/S1297-9562(07)78730-2

F. Giraud ¹, M.-R. Frikha ², C. Richomme, E. Ezingeard ¹, E. Marie ², T. Roger ², J.C. Bertrand ¹
¹ SAMU 42, CHU de Saint-Etienne, hôpital Bellevue, 42055 Saint Etienne cedex 2, France
² Unité de recherche de médecine et de chirurgie expérimentales, Ecole nationale vétérinaire de Lyon, BP83, 69280 Marcy l’Etoile, France

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Résumé

Introduction

L’arrêt cardio respiratoire (ACR) chez l’homme est une pathologie fréquente et redoutable. Sa survenue donne lieu à une très forte mortalité et à de fréquentes et lourdes séquelles neurologiques chez le survivant. Le retard à la prise en charge et la faible efficacité des techniques de suppléance conventionnelles (Massage Cardiaque Externe et Ventilation Assistée) au cours de la Réanimation Cardio Pulmonaire (RCP) sont des facteurs aggravant le mauvais pronostic de l’ACR.

Malgré tous les efforts des sauveteurs, le délai de prise en charge (DPC) reste incompressible, nous nous proposons d’évaluer sur modèle porcin la Circulation Extra Corporelle (CEC) portable en vue d’améliorer, sur le terrain, la suppléance hémodynamique et ventilatoire mise en œuvre lors du traitement de tout ACR.

L’étude est de type animal et observationnelle.

Objectifs

Objectif principal : Taux de récupération hémodynamique.

Objectif secondaire : Qualité de la survie.

Matériel et méthode

L’expérimentation s’est déroulée dans l’Unité de recherche de médecine et de chirurgie expérimentale à l’École nationale vétérinaire de Lyon (Autorisation d’expérimenter sur animaux vivants N ̊7571 du 7/10/ 97).

Onze porcs (poids moyen : 65 kg) ont été anesthésiés, intubés, canulés en veine jugulaire et artères fémorales préalablement à l’induction d’un arrêt cardiaque et à l’arrêt de la ventilation assistée.

Les animaux ont été inclus dans l’expérimentation selon le protocole suivant :

–	T0 : induction de l’arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire et arrêt de la ventilation ;
–	T0 à T9’45 : abstention de toute thérapeutique. (simulation du DPC moyen) ;
–	T9’45 : 2 Chocs électriques externes si nécessaire ;
–	T10’ à T15’ : réanimation Cardio Pulmonaire de base ;
–	T15’ : mise en route de la CEC ;
–	TX1 : retour à une autonomie circulatoire permettant le sevrage de la CEC ;
–	TX2 : retour d’une ventilation spontanée permettant le sevrage de la ventilation.
–	À distance : Évaluation neurologique.

Résultats :TempsT0T9’45T15’TX1(38,5+/-17,7 min)TX2 (100,1+/-21,1min)Jour8Nbre porcs111111962 sans séquelle

Discussion

Certes la série est réduite, l’étude non randomisée concerne des porcs. Ceux ci, de plus, sont prééquipés lors de la survenue de l’ACR.

Nonobstant, le taux d’animaux survivants sans séquelle à 8 jours avoisine 33 % des animaux « récupérés » (sevrés de la CEC et de la ventilation) malgré 10 minutes d’abstention thérapeutique entre la survenue de l’ACR et le début de la réanimation.

Conclusion

Dans un modèle de réanimation de l’ACR intégrant la CEC et reproduisant au plus prés une configuration chronologique réaliste de l’articulation des secours :

–	6 porcs sur 11 en ACR ont été « récupérés » ;
–	2 d’entre eux ont présenté une survie sans séquelle neurologique évaluée à huit jours.

Bien entendu, des études complémentaires et randomisées sont nécessaires pour confirmer et préciser ces excellents résultats.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.