Les troubles thymiques ou troubles de l'humeur désignent l'ensemble des perturbations de l'humeur rencontrées en psychiatrie. En fonction de la polarité de l'humeur, on distingue deux types de perturbation : la manie et la dépression, auxquels s'ajoute l'état mixte au cours duquel s'intriquent symptômes dépressifs et maniaques. La dichotomie classique dépression psychogène/dépression endogène n'ayant pu démontrer sa pertinence, elle est quelque peu abandonnée aujourd'hui au profit de la distinction des épisodes dépressifs majeurs et de la dysthymie (trouble chronique dont la symptomatologie est atténuée). De plus, la caractéristique évolutive principale des épisodes dépressifs étant la récurrence, il a été défini, outre des troubles bipolaires, des troubles unipolaires (ou dépressions récurrentes). Malgré l'évolution des classifications des troubles dépressifs, leur prise en charge demeure fondée sur la prescription d'un antidépresseur à dose efficace et sur une longue période (3 à 12 mois après la guérison) afin de diminuer le risque de récurrence. D'un autre côté, bien que les définitions des accès maniaques et des troubles bipolaires n'aient que peu évolué depuis un siècle, l'arsenal thérapeutique s'est enrichi. En effet, à côté des thymorégulateurs classiques (lithium et anticonvulsivants) est apparue une nouvelle classe : les nouveaux antipsychotiques. Ceux-ci ont su démontrer leur efficacité dans le traitement des épisodes maniaques, mais également (pour l'olanzapine) dans la prévention des récidives. Une prise en charge psychologique et notamment psychoéducative a également sa place dans la prévention des récurrences afin de diminuer le nombre et l'intensité des récidives, ainsi que les complications majeures des troubles de l'humeur que sont le suicide et les conséquences socioprofessionnelles.