Nous avons étudié, à l'aide du dessin de la famille, le vécu subjectif d'enfants en période de latence dont l'un des parents est cérébrolésé. L'analyse des dessins a été confrontée aux résultats d'un autoquestionnaire d'anxiété étalonné, le R-CMAS et à l'analyse d'entretiens semi-directifs. Peu d'enfants présentaient des réactions anxieuses anormales lors de la passation de l'autoquestionnaire. Ils montraient une relative adaptation à la situation créée par le handicap des parents lors de l'entretien. Pourtant, les dessins de la famille témoignaient d'un impact fort de la lésion cérébrale du parent sur le vécu de l'enfant. La fréquence des anomalies de la représentation picturale des corps des différents membres de la famille et la fréquence des représentations de personnages vacillants, fantomatiques ou « dans les airs » est remarquable dans le groupe d'enfants étudiés. On peut faire l'hypothèse de traits « pathognomoniques » associés à la représentation inconsciente qu'a l'enfant de lui-même et de sa famille.

The subjective experience of children, in latency period, with a brain-injured parent, was studied with the family drawing. The qualitative analysis of these drawings was compared with that of a semi-structured interview and with the results of a questionnaire measure of anxiety, the R-CMAS scale. Few children presented pathological anxiety assessed by the R-CMAS scale. During the interview, they seemed to be adapted to the situation created by the disability. But, the family drawing showed a strong impact of the parent's disability on their personal experience. Many children represented abnormalities in the bodies' pictorial representation of the family's members. The unsteadiness of the family members, who were also represented as ghosts or “in the air”, was very frequent. We can hypothesize that there are characteristic signs associated with the unconscious representation by the child of the family and of himself.